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Naftali Bennett, un stratège politique de la droite nationaliste à la tête d'Israël

Naftali Bennett, homme d’affaires ultranationaliste qui a fait fortune dans le secteur de la technologie, est devenu dimanche le nouveau Premier ministre israélien. Portrait d’un fin stratège politique. 

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Crâne dégarni, kippa discrète et anglais d’Américain, Naftali Bennett s’est frayé un chemin en politique en naviguant habilement à la droite de son ex-mentor Benjamin Netanyahu – jusqu’à prendre sa place. À la faveur d’un jeu de coalition, l’homme est devenu, dimanche, le treizième Premier ministre d’Israël. 

Ce millionnaire de la tech dirige la formation Yamina, un jeune parti qui prône à la fois un ultra-libéralisme économique, une certaine ouverture sur les questions de société et l’annexion de près des deux tiers de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. 

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Stratège 

Entré dans l’arène politique il y a huit ans, il est devenu immédiatement une figure incontournable du “camp nationaliste”, expression consacrée en Israël pour désigner ceux qui penchent du centre droit jusqu’à l’extrême droite. Et a su en jouer. 

“Je suis dans une position confortable, toujours un peu à la droite de Bibi (Netanyahu ndlr). Quand je m’exprime sur les questions diplomatiques ou sécuritaires, il va finir par monter d’un cran pour me rattraper”, disait-il lorsqu’il était encore son ministre. 

Naftali Bennett, 49 ans, s’est en effet rapidement imposé comme l’incontournable “faiseur de roi” des coalitions formées par Benjamin Netanyahu. Malgré son faible score aux dernières législatives, il est parvenu à porter le coup final à son ex-mentor. 

“Pour le bien d’Israël” 

Son ralliement surprise à la nouvelle alliance hétéroclite – allant de son parti de droite à la gauche en passant par l’appui d’un parti arabe – a été négocié au prix fort : le poste de Premier ministre jusqu’en 2023. “Je savais que je serais critiqué”, lance-t-il, calme, à la télévision, alors que l’extrême droite l’affuble sur internet, lui, l’ancien représentant des colons, du keffieh palestinien. 

“J’ai choisi ce qu’il fallait faire pour le bien d’Israël”, martèle celui qui devient le premier chef de gouvernement religieux de l’Histoire du pays à porter une kippa.  

Marié à Gilat Bennett, pâtissière de formation, et père de quatre enfants, il suit une pratique stricte du judaïsme, néanmoins ouverte sur la modernité.  

Né le 25 mars 1972 à Haïfa (nord), ce fils d’immigrants américains a servi dans la prestigieuse unité militaire Sayeret Matkal avant de s’imposer comme un ténor de la “start-up nation” avec son entreprise de cybersécurité Cyotta, vendue pour 145 millions de dollars en 2005. 

Des propos nationalistes musclés 

Le diplômé en droit fait, l’année suivante, le saut en politique en s’engager pour le Likoud, le parti pour lequel a toujours voté sa famille et au sein duquel il devient le bras droit de Benjamin Netanyahu.  

Deux ans plus tard, N. Bennett quitte le parti pour diriger le Conseil de Yesha, principale organisation représentant les colons israéliens en Cisjordanie, même si lui n’a jamais habité dans l’une de ces implantations controversées. 

En 2012, il prend les rênes de Foyer Juif, le parti historique des colons qui s’est ensuite greffé à d’autres micro-partis pour former Yamina (A droite), laissant les discours les plus radicaux à de nouveaux partis plus extrémistes encore.  

Mais celui qui veut aujourd’hui s’imposer en homme du rassemblement et prône le “consensus” a multiplié pendant des années les propos nationalistes musclés. 

“Il n’y a jamais eu d’État Palestinien” 

Exemples ? Il n’y a pas d’occupation israélienne en Cisjordanie car “il n’y a jamais eu d’État Palestinien”. Ou “les terroristes doivent être tués, pas libérés”, termes lancés à l’égard de prisonniers palestiniens. 

Mais N. Bennett, qui a occupé cinq portefeuilles ministériels depuis 2013 et était encore ministre de la Défense en 2019, n’a jamais montré d’ardeur à transformer ces déclarations en véritable projet politique.  

Il s’est ainsi trouvé une “image faite sur mesure pour un public cherchant désespérément un remplaçant légitime à Netanyahu”, note Evan Gottesman de l’Israel Policy Forum.  

Avec AFP

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