Des experts néerlandais en gestion de l’eau sont prêts à collaborer avec leurs homologues kazakhs pour élaborer un plan d’action qui contribuera à prévenir les inondations à l’avenir. Depuis des centaines d’années, le pays construit des barrages, des canaux et des stations de pompage, se disputant avec l’eau de nouvelles parcelles de terre pour la vie et l’agriculture.
Tengrinews s’est entretenu avec Fredrik Huthoff, professeur associé d’ingénierie hydraulique à l’IHE Delft Institute for Water Education, qui est arrivé au Kazakhstan à la demande de l’ambassade du Kazakhstan aux Pays-Bas pour étudier la situation en matière d’inondations.
“La première chose que nous pouvons faire est de nous assurer que ce qui est fait est correct. Au cours de ces deux jours de collaboration, nous avons constaté que les autorités kazakhes tentent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire face à la situation. Mais la grande question est de savoir si ces efforts sont justes”.
Il a fait remarquer que de nombreuses structures de protection contre les inondations au Kazakhstan ont été construites il y a longtemps : “Le monde, le climat et la population ont changé, mais ces structures, elles, n’ont pas changé. Nous devons apprendre, nous adapter et évoluer avec les changements du monde qui nous entoure afin d’être prêts pour les prochains scénarios de catastrophe”.
Fredrik Huthoff a également cité les principaux facteurs à l’origine des inondations au Kazakhstan. Selon l’expert, le Kazakhstan est confronté à une situation unique ce printemps. “Au début de l’hiver, il n’y avait pas de neige, ce qui a entraîné le gel du sol. Ensuite, une couche de glace s’est formée sur le sol en raison des chutes de neige tardives, qui a fondu et gelé à nouveau, puis la neige est tombée plusieurs fois sur la couche de glace. L’eau n’a donc pas pu atteindre la surface, comme c’est habituellement le cas, et s’est accumulée à l’intérieur”, a-t-il expliqué.
L’expert a également donné son avis sur les technologies qui pourraient être introduites au Kazakhstan pour lutter contre les inondations, en se basant sur l’expérience des Pays-Bas : “Il y a plusieurs points de vue. Étant donné l’ampleur du problème, il s’agit en grande partie de planifier, de prévoir, de savoir où et quand concentrer au mieux les ressources à court terme. Ensuite, on peut envisager d’autres solutions comme le réaménagement, le déplacement des propriétés vulnérables hors des zones susceptibles d’être inondées et la construction d’ouvrages d’art. Mais il s’agit là d’actions très coûteuses qui nécessitent certaines études qui ne peuvent être réalisées en situation d’urgence”, a-t-il souligné.
Selon Fredrik Huthoff, le changement climatique affecte le monde entier. Le réchauffement des températures pourrait se traduire par une augmentation des sécheresses et une diminution de l’eau. Toutefois, lorsque l’eau est disponible, elle l’est en grande quantité. L’expérience mondiale montre que les endroits qui restent secs plus longtemps subissent des inondations plus intenses, et le spécialiste a averti que le Kazakhstan pourrait très probablement être à nouveau confronté à ce problème.
