Violences conjugales : le pilier du XV de France Mohamed Haouas placé en détention provisoire

Mohamed Haouas, pilier du XV de France de rugby, a été placé en détention provisoire dimanche 28 mai, dans l’attente de son procès pour violences conjugales qui se tiendra mardi à Montpellier, a indiqué son avocat.

“Le juge a décidé, à titre provisoire, de le placer en détention”, a fait savoir M^e Marc Gallix, le conseil du joueur, qui avait été placé en garde à vue vendredi soir après des violences contre sa femme sur la voie publique à Montpellier. Violences pour lesquelles cette dernière n’a pas porté plainte, a précisé l’avocat.

Cette nouvelle affaire judiciaire, après deux procès pour des “erreurs de jeunesse”, compromet davantage les chances du joueur de participer à la Coupe du monde de rugby 2023, qui se tient en France du 8 septembre au 28 octobre.

Mohamed Haouas sera jugé “mardi à 13 h 30 en comparution immédiate” devant le tribunal correctionnel de Montpellier, a expliqué son avocat, précisant que son client était “poursuivi pour violences conjugales sans ITT” et qu’il encourait une peine maximale de trois ans de détention.

Agression de sa femme devant témoins

Selon une source proche du dossier, les faits reprochés au joueur du Montpellier Hérault Rugby (MHR) se sont produits vendredi en pleine journée, devant un centre commercial de Montpellier où travaille son épouse.

Après qu’une dispute a éclaté entre eux, “il lui a fait une balayette (coup de pied au niveau de la cheville pour faire chuter quelqu’un, NDLR), elle est tombée et il lui a porté un coup au visage”, a complété la même source, soulignant que plusieurs personnes avaient été témoins de la scène, également captée par des caméras de vidéosurveillance.

“S’ils sont établis, les faits de violence conjugale reprochés à Mohamed Haouas sont inacceptables”, avait réagi samedi dans un tweet la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra.

“Erreurs de jeunesse”

Âgé de 29 ans, marié et père de deux enfants, Mohamed Haouas a déjà connu par deux fois le banc des prévenus du tribunal judiciaire de Montpellier, pour des faits commis dans sa jeunesse, il y a près de dix ans.

En février 2022, l’international (16 sélections) avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour son rôle dans des cambriolages en 2014, alors qu’il n’était pas encore rugbyman professionnel.

Le 12 mai, lors de son deuxième passage au tribunal, il avait comparu pour “violences aggravées” et “destruction du bien d’autrui commis en réunion”, des faits datant encore de 2014. Il était jugé avec cinq amis pour une bagarre d’une rare violence.

“Mon but, c’est de ne plus jamais revenir au tribunal”, avait alors clamé Mohamed Haouas, contre qui deux ans de prison avec sursis ont été requis, ajoutant vouloir définitivement tourner la page des “erreurs de jeunesse”.

“Ce n’est pas bien ce qu’on a fait ce jour-là, je regrette, c’est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises. Mais je cherche à évoluer, j’ai décidé de partir de Montpellier avant la fin de mon contrat pour tout changer, changer de maison, de ville, de vie”, s’était-il défendu.

Violence sur le terrain

Joueur de Montpellier depuis le début de sa carrière, Mohamed Haouas a signé pour trois ans, à compter de la saison prochaine, avec Clermont.

“Le Montpellier Hérault Rugby tient à rappeler qu’il condamne tous les actes de violence quels qu’ils soient et attend de ses salariés un comportement exemplaire. La direction du club, qui ne fera aucun autre commentaire, reste en attente des décisions judiciaires et déterminera alors les suites à donner concernant cette affaire”, a réagi le club héraultais dans un communiqué.

Cette nouvelle affaire pourrait porter le coup de grâce à la carrière internationale de Mohamed Haouas, à quelques jours de l’annonce, le 21 juin par Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, des 42 joueurs retenus pour la Coupe du monde de rugby en France.

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À cette date, la condamnation de Mohamed Haouas pour son deuxième procès ne sera pas encore connue, le délibéré étant prévu le 30 juin.

Apparu comme une météorite au sein du XV de France au début de l’ère Galthié, rapidement titulaire indiscutable, le colosse montpelliérain (1,85 m, 123 kg) a ensuite reculé dans la hiérarchie des piliers du XV de France.

La faute à des performances sportives moins abouties d’abord. Mais aussi à cause de deux coups de sang sanctionnés par deux cartons rouges, à chaque fois contre l’Écosse, lors du Tournoi des Six Nations : en 2020, pour un coup de poing au visage, puis cette année, pour un coup de tête cette fois.

Avec AFP