Alors que se tiennent des élections présidentielle et législatives en Turquie, l’immigration est devenue un enjeu central de la campagne. Le discours se durcit contre les étrangers et en premier lieu les Syriens. Le pays en accueille officiellement près de 4 millions. Nos correspondants se sont rendus à Gaziantep, dans le sud, où près d’un habitant sur quatre est Syrien. Reportage de Ludovic de Foucaud, Shona Bhattacharyya et Hussein Asad.
C’est l’un des enjeux des élections en Turquie : les près de quatre millions de réfugiés syriens qu’accueille le pays. Président sortant comme opposition souhaitent renouer avec le régime de Bachar al-Assad et expulser les migrants syriens. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé l’été dernier un plan de “retours volontaires” pour un million de Syriens. Alors que le deuxième tour de la présidentielle se tient le 28 mai prochain, le principal opposant, Kemal Kiliçdaroglu, tente de séduire les électeurs du troisième homme de cette élection, Sinan Ogan, qui porte un projet ultranationaliste.
Dans cet entre-deux tours, le discours xénophobe s’est donc durci. À Gaziantep, dans le sud du pays, non loin de la frontière avec la Syrie, les réfugiés, qui représentent un habitant sur quatre, ne sont plus les bienvenus. Les attaques et les discriminations à leur encontre se multiplient.
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