Connect with us

Hi, what are you looking for?

Monde

“Réutiliser, recycler, diversifier” : la triple solution de l’ONU contre la pollution plastique

Les Nations unies ont publié, mardi, un rapport sur l’utilisation du plastique dans lequel l’organisation internationale affirme que le monde doit diminuer de moitié les plastiques à usage unique et adopter massivement le triptyque “réutilisation, recyclage et alternative”.

Publicité

Le monde doit diminuer de moitié les plastiques à usage unique et adopter massivement le triptyque “réutilisation, recyclage et alternative” pour stopper cette pollution galopante, selon un rapport des Nations unies, publié mardi 16 mai, qui ne fixe toutefois pas d’objectif global de réduction de la production.

Advertisement

Cette feuille de route, intitulée “Fermer le robinet”, est publiée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) deux semaines avant la deuxième étape, à Paris, des négociations qui doivent aboutir à un traité international juridiquement contraignant d’ici fin 2024.

“Les plastiques jouent un rôle positif dans la société à bien des égards”, écrit Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. “Il y a cependant un revers à la médaille: la façon dont nous produisons, utilisons et éliminons les plastiques pollue les écosystèmes, menace la santé humaine et animale et déstabilise le climat.”

À voir aussi Microbilles de plastique : petite taille, gros dégâts

En 2019, 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites dans le monde, dont 22 % ont fini abandonnées, c’est-à-dire dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans la nature.

Le rapport préconise donc “en premier lieu d’éliminer les plastiques problématiques et inutiles”, notamment en “réduisant de moitié la production de plastiques à usage unique”. Mais au-delà de cette catégorie éphémère, le PNUE n’évoque pas directement d’objectif de réduction, à la source, de la production de tous les plastiques, alors que celle-ci pourrait doubler d’ici 2040.

Des recherches estiment qu’à cette date le plastique pourrait émettre 19 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Adopter un “scénario de changement systémique”

En revanche, le PNUE met en exergue un objectif de réduction de la pollution, prévoyant 408 millions de tonnes (Mt) de déchets à gérer en 2040 si le modèle économique actuel se poursuivait. Ce qui se traduirait par 227 Mt de plastiques abandonnées dans l’environnement.

Pour l’éviter, le programme onusien presse la communauté internationale d’adopter un “scénario de changement systémique”, fondé sur “trois mutations du marché: réutiliser, recycler, diversifier”. Une telle révolution, affirme le rapport, pourrait réduire ces déchets abandonnés à 41 Mt en 2040, soit une réduction de 80 % des prévisions.

“Promouvoir la réutilisation, la vente en vrac, les systèmes de consigne, de reprise des emballages, peut permettre de réduire de 30 % (cette) pollution plastique”, estime le rapport.

À lire aussi La pollution plastique des océans atteint un “niveaux sans précédent” depuis 15 ans

“Une réduction supplémentaire de 20 % peut être atteinte si le recyclage devient plus stable et rentable”, notamment en “supprimant les subventions des énergies fossiles” qui rendent les plastiques neufs trop bon marché.

“Le remplacement des emballages, des sachets et des plats à emporter par des matériaux alternatifs (papier ou compostable) peut ajouter une diminution de 17 %”, note aussi le rapport, qui s’est fondé sur les calculs du Pew Charitable Trusts et du cabinet Systemiq.

“Même avec ces mesures, 100 Mt de plastiques à usage unique et à courte durée de vie devront encore être traités chaque année d’ici 2040, sans compter l’héritage considérable de la pollution plastique existante.”

“Le rapport est très en-deçà des ambitions nécessaires”

Cette transition ferait économiser 4,5 milliards de dollars, estime le PNUE, qui prévoit 700 000 emplois créés, principalement dans les pays pauvres.

Pour Hirotaka Koite, responsable de Greenpeace joint par l’AFP, “le rapport est très en-deçà des ambitions nécessaires” car “il ne parle pas de réduction de la production globale”.

Avant même de parler de “réutilisation”, les conclusions “sous-estiment nettement le rôle que la réduction de ‘l’utilisation’ peut jouer” et accordent “trop de crédit au recyclage chimique”. “Ils ont essayé de changer un tuyau, de remplacer les vannes, mais ils n’essaient pas vraiment de fermer le robinet”, regrette cet observateur des négociations.

À voir aussi Cameroun : les start-up s’attaquent au recyclage des déchets plastiques

Hirotaka Koite salue toutefois la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie pour évaluer les alternatives, les avertissements contre l’écoblanchiment des plastiques faussement “dégradables ou compostables”, et la suppression des subventions.

Du côté de la Surfrider Foundation, on salue au contraire un “véritable changement de modèle économique”, crédible et qui ne repose pas sur d’hypothétiques solutions technologiques. “Si le rapport parlait plus explicitement de ‘réduction de production’, de gros pays ne signeraient jamais le traité”, analyse Diane Beaumenay-Joannet, chargée de campagne à Surfrider.

Selon elle, cette feuille de route assume une approche “plus environnementale” que le rapport de référence de 2022 de l’OCDE “qui se maintenait dans une logique de croissance de richesse”.

Avec AFP

You May Also Like

En Vedette

Le parlement polonais accueillera des experts et des organisations le lundi 12 septembre pour aborder le sujet urgent du traumatisme psychologique subi par la...

En Vedette

KAPIKULE, TURQUIE, 24 mai, 9:00 GMT]- Plus de 100 membres de la religion Ahmadi de paix et de lumière, une minorité religieuse persécutée, qui...

Monde

En marge de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Europe, des comptes ont partagé des images montrant trois propriétés de luxe qui...

Monde

Les sociétés militaires privées sont de nouveaux noms pour un vieux phénomène, les mercenaires.  Depuis les années 1990 le poids de SMP a été...