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Déclin des oiseaux en Europe : l’agriculture intensive et la bétonisation pointées du doigt

Des scientifiques européens ont révélé, dans une étude d’ampleur publiée lundi, la disparition spectaculaire de près de 20 millions d’oiseaux chaque année en Europe. Le milieu agricole est plus particulièrement touché en raison de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture, ce qui affecte la reproduction des oiseaux. 

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L’intensification de l’agriculture est la principale cause d’un spectaculaire déclin des oiseaux en Europe. Ils sont quelque 20 millions à disparaître en moyenne chaque année, concluent des chercheurs dans un article paru lundi 15 mai, après avoir amassé une étendue inédite de données.  

De nombreux scientifiques européens, qui publient dans la revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), ont collaboré à cette étude dans le but de déterminer quelles activités humaines sont responsables du déclin des populations d’oiseaux européens.    

Pour cela, ils ont utilisé un jeu de données inédit par son étendue : 37 années d’observations provenant de 20 000 sites de suivi écologique dans 28 pays européens, pour 170 espèces.

“On trouve une baisse d’un quart de l’abondance des espèces depuis 1980”, a expliqué à l’AFP Vincent Devictor, chercheur au CNRS et coordinateur de l’étude. “Autrement dit, 800 millions d’individus en 40 ans, soit 20 millions par an, donc une baisse systémique, profonde, de l’avifaune européenne”, souligne l’expert.  

L’usage des pesticides et des engrais affecte la survie des oiseaux

Certains écosystèmes sont plus durement touchés que d’autres : le nombre d’oiseaux forestiers a diminué de 18 %, baisse qui atteint 28 % pour les oiseaux urbains et même 57 % pour les oiseaux des milieux agricoles.  

“Nous concluons que l’intensification de l’agriculture, en particulier l’usage des pesticides et des engrais, représente la pression principale pour la plupart des déclins de populations d’oiseaux, en particulier ceux qui se nourrissent d’invertébrés”, écrivent les scientifiques dans leur article.  

Ces invertébrés représentent, en effet, “une part importante du régime alimentaire pour de nombreux oiseaux durant au moins certaines étapes de leur développement”, pointent les auteurs.

>> À lire aussi : Paris : l’hécatombe des moineaux

Ils sont ainsi cruciaux pour 143 espèces parmi les 170 étudiées pendant la période de reproduction. Une réduction de la nourriture disponible aura ainsi, par exemple, un effet négatif sur le succès de la reproduction en modifiant le comportement des parents et en affectant la survie des oisillons. Le déclin est marqué chez des espèces comme le gobemouche gris (-63 %) ou le célèbre moineau domestique (- 64 %).  

Pour enrayer cet effondrement, il faudrait commencer par changer de modèle d’agriculture. Or, “on continue à être dans une vision industrielle du monde agricole”, associant recours massifs à la mécanisation et à la chimie, regrette Vincent Devictor, qui souligne l’augmentation de mégafermes en France au détriment des petites surfaces.    

Bétonisation et disparition des insectes dans les villes

Outre l’agriculture, d’autres facteurs liés à l’activité humaine ont aussi des effets sur les populations d’oiseaux, à commencer par le changement climatique.

Logiquement celui-ci touche durement les espèces préférant le froid (40 % de déclin), comme la mésange boréale, mais n’épargne pas non plus les espèces amatrices de chaleur (18 % de déclin).

>> À lire aussi : Des experts s’alarment du déclin des oiseaux des jardins qui se confirme en France

Enfin, la progression de l’urbanisation fait aussi des victimes parmi les martinets ou encore les hirondelles. “On fait des territoires qui sont de plus en plus hostiles, y compris l’intérieur du milieu urbain”, souligne Vincent Devictor, qui a travaillé avec deux collègues basés en France, le doctorant Stanislas Rigal et Vasilis Dakos du CNRS.  

“Des espèces aimaient bien nicher dans des anfractuosités, être dans des endroits où il y a encore des insectes dans les milieux urbains. Avec les modes de bétonisation aujourd’hui, couplés à la disparition des insectes, cela devient hostile même pour eux”, indique-t-il.

Avec AFP

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