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Guinée : libération de trois figures de la société civile après une manifestation sanglante

Trois responsables du Front national pour la défense de la Constitution, un collectif qui conteste la junte au pouvoir en Guinée, ont été libérés mercredi après plusieurs mois en prison. Dans la journée, une manifestation pour réclamer, entre autres revendications, leur remise en liberté, s’est soldée par la mort de sept personnes à Conakry, selon un bilan de l’opposition.

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Trois personnalités de la société civile en Guinée emprisonnées depuis plusieurs mois ont été libérées mercredi 10 mai à Conakry, le jour même où sept personnes ont été tuées au cours d’une manifestation organisée pour exiger, entre autres, leur libération.

Les responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah, “sont sortis de prison à 22 h 30 (GMT et locales). Ils sont totalement libres”, a affirmé à l’AFP Abdoulaye Oumou Sow, le responsable de la communication du FNDC, un collectif qui conteste la junte au pouvoir en Guinée.

Le collectif des avocats chargés de leur défense “vient d’apprendre la libération de nos clients sans procédure, sans condition”, a affirmé un de ses membres, Me Salifou Béavogui, dans une déclaration transmise à l’AFP.

Me Béavogui a dénoncé que pendant plusieurs mois “des citoyens aient été privés de leur liberté sans procès”, et “regrette que tout le temps qu’a duré cette détention arbitraire, toutes les demandes régulièrement introduites (par leur défense) aient été systématiquement rejetées sans le moindre examen sur leur pertinence”.

Foniké Mangué et Ibrahima Diallo sont détenus depuis juillet 2022, et Mamadou Billo Bah depuis janvier 2023. Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir les raisons avancées par la justice pour leur libération.

Sept morts dans une manifestation

Les trois détenus sont sortis de prison le jour où un collectif dont est membre le FNDC – lequel a été dissous par la junte – a organisé des manifestations à Conakry et en province pour exiger leur libération et celle d’autres détenus, entre autres revendications.

Selon un bilan des Forces vives de Guinée (opposition), sept personnes ont été tuées et 32 blessées par balles dans la capitale au cours de cette manifestation. Les autorités guinéennes, jointes mercredi soir par l’AFP pour confirmer ou infirmer ce bilan, sont restées injoignables. 

La libération des trois hommes ainsi que de tous les prisonniers qualifiés de politiques par l’opposition fait partie des revendications primordiales des Forces vives de Guinée. Celles-ci exigent aussi l’ouverture d’un dialogue en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022.

Médiation religieuse

Les trois détenus avaient refusé lundi d’être libérés en échange de leur engagement de renoncer à militer, selon le collectif d’avocats qui les défend. Et ce alors que des leaders religieux s’emploient depuis des semaines à renouer les fils du dialogue entre la junte et l’opposition.

La médiation religieuse avait rencontré lundi les représentants du gouvernement et assuré que, même en l’absence de l’opposition, les “lignes (avaient) bougé” et que les autorités étaient prêtes à libérer les trois prisonniers, selon un des membres de la délégation, l’évêque anglican Jacques Boston. La médiation s’est ensuite rendue à la prison de Conakry.

Elle “était porteuse du message selon lequel le gouvernement a accédé à la demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire des détenus contre la garantie, dorénavant, de non-poursuite de leur combat citoyen, notamment l’organisation des manifestations pacifiques”, avait rapporté le collectif des avocats dans un communiqué reçu mardi par l’AFP. Mais les prisonniers “rejettent toute offre de libération sous contrôle judiciaire et tout engagement de renonciation à leur combat citoyen”, avait-il dit. “Ils exigent l’ouverture immédiate de leur procès (…) à défaut leur remise en liberté”.

La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d’un putsch. Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps selon eux de mener de profondes réformes. Plusieurs dirigeants d’opposition ont été arrêtés ou ont fait l’objet de poursuites sous la junte.

Avec AFP

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