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Soudan : le général Abdel Fattah al-Burhane exclut des pourparlers avec les paramilitaires

Au Soudan, au 6ème jour de combats entre les deux camps, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a affirmé jeudi à la chaîne Al Jazeera qu’il n’y aurait “plus de discussions politiques” avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). De son côté, le secrétaire général de l’ONU a appelé à un cessez-le-feu d'”au moins trois jours” à l’occasion des célébrations de l’Aïd el-Fitr, qui marquent la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.

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Explosions et tirs ont continué, jeudi 20 avril, à secouer Khartoum, au sixième jour des combats meurtriers entre l’armée soudanaise et les paramilitaires menés par deux généraux rivaux, qui ne connaissent aucun répit à l’approche des festivités marquant la fin du ramadan. Le secrétaire général de l’ONU a appelé à un cessez-le-feu d'”au moins trois jours” à l’occasion des célébrations de l’Aïd el-Fitr.

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Pour sa première réaction en six jours de combats, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a affirmé à Al-Jazeera qu’il n’y aurait pas “de discussions politiques” ni pourparlers “directs” avec son rival Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”, à la tête des redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Dans un entretien téléphonique à la chaîne basée au Qatar, il a prévenu le général Daglo : soit il cesse de “vouloir contrôler le pays”, soit il se fera “écraser militairement”.

Cette mise en garde survient alors que, depuis le 15 avril, les affrontements entre les deux camps, principalement dans la capitale et la région du Darfour (ouest), ont déjà fait “plus de 330 morts et 3 200 blessés”, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

>> À lire aussi : Qui sont les FSR, ces paramilitaires opposés à l’armée au Soudan ?

À Khartoum, “l’odeur de la mort et des cadavres règne dans certains quartiers du centre”, témoigne un habitant en route vers un quartier plus calme.

Dans cette ville de plus de cinq millions d’habitants, de nombreuses familles ont épuisé leurs dernières victuailles et n’ont plus d’électricité ni eau courante. Certaines se pressent sur les routes pour fuir les raids aériens et les combats de rue.

Entre 10 000 à 20 000 personnes ont fui les combats pour trouver refuge au Tchad voisin, selon les équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière.

À quelques dizaines de kilomètres de la capitale, toutefois, la vie suit son cours et les maisons s’ouvrent pour accueillir les déplacés. Traumatisés, ils ont roulé ou marché des heures durant, car désormais le litre d’essence s’échange à 10 dollars dans l’un des pays les plus pauvres du monde.

Pour arriver à l’abri, ils ont dû subir les questions ou les fouilles des hommes postés aux check-points des Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, et de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan depuis le putsch mené par les deux hommes en 2021.

Surtout, ils ont dû progresser au milieu des cadavres qui jonchent les bords de route, les blindés et pick-up calcinés dans les combats à l’arme lourde, et éviter les zones les plus dangereuses, repérables de loin aux épaisses colonnes de fumée noire qui s’en échappent.


 

Danger permanent

Depuis que la lutte de pouvoir, latente depuis des semaines entre les deux généraux, s’est transformée en bataille rangée, la confusion est totale pour les 45 millions de Soudanais.

Les deux belligérants ne cessent de promettre des trêves qui ne viennent jamais.

Jeudi, de nouveau, les patrons de l’ONU, de l’Union africaine, de la Ligue arabe et d’autres organisations régionales doivent se réunir pour réclamer un cessez-le-feu, alors que les musulmans à travers le monde s’apprêtent à fêter l’Aïd el-Fitr, la fin du ramadan, vendredi ou samedi.

>> À lire aussi : Derrière les violences au Soudan, un conflit “existentiel” entre deux chefs militaires

Dans les rues jonchées de débris, il est impossible de savoir qui tient réellement les principales institutions du pays.

Des deux côtés, pleuvent les annonces de victoires et les accusations mutuelles. Mais personne ne peut aller vérifier ce qui circule sur les réseaux sociaux tant le danger est permanent.

Manque d’approvisionnement et pillages

L’armée de l’air, qui vise les bases et les positions des FSR disséminées dans les zones habitées de Khartoum, n’hésite pas à larguer des bombes, parfois au-dessus d’hôpitaux, ont témoigné des médecins.

En cinq jours, “70 % des 74 hôpitaux de Khartoum et des zones touchées par les combats ont été mis hors d’usage”, selon leur syndicat : ils ont été bombardés, n’ont plus aucun stock pour opérer ou bien des combattants en ont pris le contrôle, chassant médecins et blessés.

Les organisations humanitaires ont pour la plupart été forcées de suspendre leur aide, cruciale dans un pays où plus d’un habitant sur trois souffre de la faim en temps normal.

Depuis samedi, à Khartoum, de nombreuses familles ont épuisé leurs dernières victuailles et se demandent quand des camions d’approvisionnement pourront entrer dans la ville.

Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués au Darfour au début des combats. L’ONU ne compte plus “les pillages et les attaques” sur ses stocks et son personnel, et dénonce “des violences sexuelles contre des humanitaires”.

Les habitants de Khartoum, eux, doivent choisir entre deux maux : rester dans une ville où électricité et eau courante ont disparu, où à tout moment une balle perdue peut transpercer un mur ou une fenêtre. Ou partir sous les tirs croisés et imaginer la prise de leur maison avec tout ce qu’ils n’ont pas pu emporter.

Évacuation

Car les Soudanais n’ont pas oublié les batailles et les atrocités qui ont valu au dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019, deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour “crimes de guerre”, “crimes contre l’humanité” et “génocide” au Darfour.

Pendant la guerre au Darfour qui a éclaté en 2003, il avait délégué la politique de la terre brûlée à Hemedti et le général Burhane était l’un des commandants de son armée régulière.

Les FSR, créées en 2013, regroupent des milliers d’anciens janjawids, des miliciens arabes recrutés par Omar el-Béchir pour mener cette guerre.

Au milieu du chaos général, l’Égypte est parvenue à faire évacuer 177 de ses soldats alors qu’ils participaient à des entraînements avec l’armée sur une base militaire du nord du Soudan.

Avec AFP

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