Les dirigeants de la communauté juive de Belgique écrivent une lettre ouverte au Premier ministre : “N’abandonnez pas votre communauté juive”.

En abandonnant Israël, vous abandonnez votre communauté juive”, ont-ils écrit dans la lettre adressée au Premier ministre belge Alexander De Croo.

La lettre déplore la “forte hostilité” du Premier ministre belge à l’égard d’Israël depuis sa visite au Moyen-Orient avec son homologue espagnol Pedro Sanchez, “la Belgique étant à l’avant-garde des pays européens dans la critique radicale de la réponse d’Israël” au massacre du 7 octobre.
“Notre intention n’est pas d’analyser en profondeur tous les ressorts de cette guerre, dont les conséquences pour toutes les populations civiles sont profondément inquiétantes, mais d’attirer votre attention sur les conséquences directes pour notre communauté de ce que l’on peut qualifier de polarisation étatique et d’importation de conflits au plus haut niveau de l’Etat.”

N’abandonnez pas votre communauté juive, écrivent les dirigeants juifs belges dans une lettre ouverte au Premier ministre belge, car la communauté juive a subi ces dernières années les effets d’un antisémitisme toujours croissant, qui a littéralement explosé depuis le 7 octobre.

Après le choc, l’extrême tristesse et la colère provoqués par la barbarie indiciblement cruelle du pogrom du 7 octobre, la communauté juive vit aujourd’hui dans une profonde inquiétude pour sa propre sécurité, compte tenu de la forte hostilité qu’elle ressent à son égard”, lit-on dans la lettre signée par Yves Oschinsky, président du CCOJB, l’organisation faîtière des organisations juives de Belgique, et la baronne Regina Sluszny, présidente du Forum des organisations juives d’Anvers.

Elle ajoute : ”Pire encore, en l’absence de tout signe d’empathie réelle, elle se sent isolée et abandonnée, à tel point que de nombreux juifs s’interrogent sur leur avenir en Belgique”.

La lettre souligne également que la plupart des Belges juifs ”sont attachés à l’Etat d’Israël et soutiennent fermement son existence et sa sécurité”.

Le 7 octobre représente une menace existentielle pour l’Etat d’Israël, qu’il se devait de défendre en protégeant sa population, et les grandes démocraties du monde se sont accordées sur ce droit essentiel.

La lettre déplore la ”forte hostilité” du Premier ministre belge à l’égard d’Israël depuis sa visite (en novembre 2023) au Moyen-Orient avec son homologue espagnol Pedro Sanchez, ”la Belgique étant en tête des pays européens dans la critique radicale de la réponse d’Israël”.

”Vos récentes prises de position ne font plus aucune référence aux crimes barbares du 7 octobre, sans mentionner les fémicides, viols et mutilations abjectes subis par les femmes israéliennes, sans même exiger la libération des otages retenus en captivité depuis près de six mois, et sans exprimer la solidarité de notre pays avec la population israélienne”, peut-on lire dans la lettre.

Vous avez même demandé à Israël de démontrer qu’il n’utilisait pas la famine comme arme de guerre, exigeant ainsi une preuve négative contre toute règle élémentaire exigeant d’un procureur qu’il apporte la preuve de ses accusations.

La lettre mentionne également le fait que plusieurs membres du gouvernement belge ”ont eux-mêmes participé à cette attitude radicale contre Israël”.

”Vous connaissez le lien direct entre la situation au Moyen-Orient et l’explosion de l’antisémitisme, et l’amalgame fait par trop de gens entre Israël et les Juifs, qu’ils rendent responsables d’une guerre à 4.000 km de là, dont ils ne sont en rien responsables.”

”C’est cette importation du conflit qui nous met directement en danger et nous inquiète au plus haut point, dans la crainte d’actes de violence”, dit la lettre.

“Notre intention n’est pas d’analyser en profondeur tous les ressorts de cette guerre, dont les conséquences pour toutes les populations civiles sont profondément inquiétantes, mais d’attirer votre attention sur les conséquences directes pour notre communauté de ce que l’on peut qualifier de polarisation étatique et d’importation de conflit au plus haut niveau de l’Etat.”

” En abandonnant Israël, vous abandonnez votre communauté juive”, écrivent les dirigeants de la communauté juive.