Le secrétaire général de l’OTAN, M. Jens Stoltenberg, a entamé à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, une tournée dans les trois pays du Caucase du Sud. C’était la première fois qu’il se rendait dans ce pays depuis qu’il a pris ses fonctions il y a près de dix ans, bien que l’Azerbaïdjan soit un partenaire actif de l’OTAN depuis plus de trente ans, apportant une contribution importante aux forces de maintien de la paix au Kosovo et en Afghanistan. Il se peut donc que le secrétaire général, qui doit quitter ses fonctions à la fin de l’année, ait voulu rattraper le temps perdu, écrit Nick Powell, rédacteur en chef du service politique.
Lorsque Jens Stoltenberg et le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, se sont adressés à la presse, le secrétaire général de l’OTAN s’est félicité de la collaboration de longue date entre l’Azerbaïdjan et l’Alliance, déclarant qu’il se réjouissait à l’idée de renforcer encore ce partenariat. Malgré sa longue absence de Bakou, il se souvient avec émotion de ses visites dans les années 1990, lorsqu’il était ministre norvégien de l’énergie. L’Azerbaïdjan, nouvellement indépendant, développait alors un secteur énergétique dont plusieurs pays de l’OTAN sont aujourd’hui particulièrement reconnaissants, car ses approvisionnements en gaz garantissent leur sécurité énergétique.
“Je me réjouis que l’Azerbaïdjan développe des liens de plus en plus étroits avec plusieurs alliés de l’OTAN et que votre pays joue un rôle de plus en plus important dans la fourniture de gaz”, a-t-il déclaré, mentionnant également des projets futurs de fourniture d’électricité verte à l’Europe. Il a estimé que le prochain sommet mondial sur le climat COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan, constituera une étape importante. “Il est important pour toutes les personnes concernées par le changement climatique, mais aussi pour notre sécurité, car ces questions sont étroitement liées.
Le président Aliyev a commencé son intervention en rappelant que le partenariat entre l’Azerbaïdjan et l’OTAN a une longue histoire de plus de 30 ans. “Notre partenariat a été positif”, a-t-il déclaré. “L’Azerbaïdjan a participé aux opérations de maintien de la paix au Kosovo et en Afghanistan. Ce fut une grande expérience pour nous. Nos militaires ont été les dernières forces alliées à quitter l’Afghanistan à la fin de l’année 2021. Cela démontre une fois de plus notre fort engagement en faveur de notre coopération”.
Le président a également rappelé leurs précédentes réunions à Bruxelles. “Lors de nos discussions à long terme, nous avons toujours parlé de l’occupation des terres azerbaïdjanaises par l’Arménie. Aujourd’hui, depuis plus de trois ans, cette question n’a pas été abordée. En effet, l’Azerbaïdjan a rétabli son intégrité territoriale et sa souveraineté à la suite de la deuxième guerre du Karabakh en 2020 et de l’opération antiterroriste menée en septembre de l’année dernière. Ainsi, la pleine souveraineté sur le territoire du pays a été restaurée”.
Selon lui, il s’agit d’un exemple clair de la manière dont les conflits prolongés peuvent être résolus. “Le conflit a été résolu par des moyens militaires et politiques. Nous avons exercé notre droit à l’autodéfense en vertu de la Charte des Nations unies. Actuellement, nous sommes dans la phase active des négociations de paix avec l’Arménie … nous sommes plus proches de la paix que nous ne l’avons jamais été”.
En ce qui concerne l’énergie, le président Aliyev a déclaré que la désignation par la Commission européenne de l’Azerbaïdjan comme partenaire fiable et fournisseur de gaz paneuropéen est à la fois un grand avantage et une grande responsabilité. Il a ajouté qu’il avait également informé le secrétaire général du programme de transition écologique de son pays. “L’Azerbaïdjan a été choisi à l’unanimité comme pays hôte de la COP29. C’est une reconnaissance de nos efforts en matière de transition écologique. En tant que pays riche en ressources naturelles et en combustibles fossiles, nous investissons dans les sources d’énergie renouvelables avec nos partenaires”.
Il a ajouté qu’il avait invité le secrétaire général à se rendre à la COP29 en novembre, “quelle que soit sa position”. Il s’agissait d’une référence au départ imminent de Jens Stoltenberg de l’OTAN, qui s’est finalement rendu à Bakou après la résolution décisive du conflit du Karabakh. “La paix dans cette région est extrêmement importante pour les peuples, les pays de la région, mais elle est également importante pour la région de la mer Noire et pour la sécurité de l’Atlantique Nord”, a déclaré le secrétaire général.
“Par conséquent, la paix et la stabilité ne sont pas seulement importantes ici, mais pour la sécurité en général”, a-t-il poursuivi. “L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont maintenant la possibilité de parvenir à une paix durable après des années de conflit. J’apprécie ce que vous dites, à savoir que vous n’avez jamais été aussi proches d’un accord de paix. Et je ne peux que vous encourager à saisir cette occasion pour parvenir à un accord de paix durable avec l’Arménie”.
