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Dette : la note de la France maintenue au niveau “AA” par l’agence de notation S&P

L’agence de notation S&P a maintenu vendredi la note de crédit de la France à “AA”, invoquant une amélioration prévue de la situation budgétaire. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué un “signal positif”.

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Le suspense a pris fin. Un mois après l’abaissement de la note de la France par Fitch, l’agence de notation S&P Global, plus influente, a finalement maintenu sa note, à “AA”, vendredi 2 mai, invoquant les réductions prévues des déficits et la réforme récente des retraites par le gouvernement d’Emmanuel Macron

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“Cela est principalement dû à la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement”, écrit l’agence de notation, en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures. 

La note AA figure parmi les plus hautes catégories de notation, signifiant une forte capacité à pouvoir rembourser ses dettes. En Europe, l’Allemagne et les Pays-Bas sont parmi les pays les mieux notés, avec le niveau “AAA”, que la France a perdu en 2012. 

Un “signal positif” 

“Je prends acte de la décision de l’agence Standard & Poor’s de laisser inchangée la notation de la dette française”, a réagi le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, auprès de l’hebdomadaire français Journal du dimanche. “C’est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible.” 

Il a d’ailleurs déclaré qu’il annoncerait le 19 juin les premiers milliards d’euros d’économies pour le budget 2024. Il avait d’ores et déjà annoncé la fin des subventions du gaz (“bouclier tarifaire”), dont les cours ont chuté, à la fin de l’année. 

“Cette note vient saluer la solidité de notre économie, les efforts de transformation que nous avons engagés et vient souligner la trajectoire de redressement des finances publiques que nous avons engagée”, a réagi auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget. 

L’agence de notation, une des trois principales avec Fitch et Moody’s, a cependant maintenu sa perspective “négative”, laissant planer le spectre d’une future baisse en cas de dérapage. 

S&P prévient des “risques” relatifs à l’exécution des objectifs budgétaires gouvernementaux : “ils incluent l’absence de majorité absolue au Parlement français depuis la mi-2022, qui pourrait compliquer la mise en œuvre des politiques, ainsi que des incertitudes au sein des économies mondiales et européennes, et des conditions de financement plus tendues”. 

À l’avenir, l’agence souligne que “la fragmentation politique ajoute de l’incertitude sur la capacité du gouvernement à mettre en place des politiques favorables à la croissance économique et au rééquilibrage budgétaire”. 

Afficher l’image d’un bon gestionnaire 

Depuis plusieurs jours, le gouvernement essayait de déminer cette éventuelle sanction, d’autant plus difficile à encaisser pour un exécutif ayant à cœur d’afficher l’image d’un bon gestionnaire. 

Bruno Le Maire a confirmé cette semaine avoir rencontré l’agence américaine afin de présenter les “arguments” français. 

À l’épreuve des chiffres pourtant, la France affiche des résultats moins bons que les autres pays notés dans la même catégorie, avait toutefois relevé l’agence Fitch qui a abaissé fin avril la note française, de “AA” à “AA-“.  

S&P relève que la dette publique restera au-dessus de 110 % du PIB dans la période 2023-2026, “avec un déficit budgétaire persistant, bien qu’en baisse”. 

La dette était à 111,6 % du PIB en 2022, et le gouvernement vise 108 % en 2027. La France détient l’endettement le plus élevé des pays de la catégorie “AA”. 

Un déficit persistant 

Après avoir atteint 4,7 % en 2022, le déficit public français devrait quant à lui légèrement remonter cette année à 4,9 % avant de refluer progressivement à partir de 2024, anticipe le gouvernement dans son programme de stabilité publié ces dernières semaines, qui table sur un retour dans les clous budgétaires européens, soit sous les 3 %, en 2027. 

S&P ne semble toutefois pas y croire puisque même si elle ne donne pas de prévisions pour 2027, elle table sur un déficit de 3,8 % en 2026, après 4,6 % entre 2023 et 2025 (contre 4,9 % dans sa précédente estimation).  

Sur la croissance, elle table sur une augmentation annuelle de 1,2 % en moyenne entre 2023 et 2026, contre 1,5 % prévu par le gouvernement. 

De son côté, Moody’s avait souligné dans un commentaire fin avril le “faible mandat” dont disposait désormais le gouvernement pour mener sa politique, sans pour autant réviser la note. 

Les inquiétudes du gouvernement sont à la mesure des risques qu’une rétrogradation fait souvent peser sur un État : une hausse des taux d’intérêt d’emprunt par des investisseurs réclamant une garantie supplémentaire pour prêter à la France.  

Mais les marchés ne semblent pas craindre que la France ne les rembourse pas, et la dégradation de la note de Fitch n’a pas réellement pesé sur les taux d’emprunt français. 

Avec AFP

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