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“40 kilos de pluie de plastique” : à Paris, une météo inédite pour lutter contre la pollution

Alors que Paris doit accueillir à partir du lundi une session de négociations consacrées à l’élaboration d’un traité international sur la pollution plastique, une équipe de chercheurs français a élaboré d’innovantes “prévisions météo” pour sensibiliser les dirigeants à l’impact de cette pollution sur la santé humaine.

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Un lourd crachin persistant, composé de milliards de particules de microplastiques, devrait s’abattre à partir de lundi 29 mai sur Paris, selon les toutes premières “prévisions météo de la pollution plastique“. Ce bulletin météorologique d’un genre nouveau tombera à propos pour accueillir dans la capitale française les diplomates de 175 pays réunis pour les négociations d’un futur traité sur la pollution plastique.

Ces précipitations, sous un ciel néanmoins radieux prévu dans les prochains jours, devraient représenter quotidiennement entre 40 et 48 kilogrammes de morceaux de plastique en suspension dans l’air au-dessus de la capitale française, ont indiqué à l’AFP les scientifiques auteurs de cette étude inédite.

Des dommages sur la santé

“Voilà qui devrait aiguiser l’attention des négociateurs”, estime Marcus Gover, responsable de la recherche sur les plastiques à la fondation australienne Minderoo : “Les particules de plastique se décomposent dans l’environnement et ce cocktail toxique finit dans nos corps, où il cause des dommages insoupçonnés à notre santé.”

L’inquiétude soulevée par l’impact des plastiques sur l’environnement et la santé s’est accrue ces dernières années, parallèlement à la hausse du nombre de recherches documentant leur omniprésence.

Dans la nature, des microplastiques multicolores – inférieurs, par définition, à cinq millimètres de diamètre – ont été retrouvés dans la glace près du pôle Nord et dans les entrailles de poissons nageant dans les recoins les plus profonds de l’océan.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les débris plastiques tueraient chaque année plus d’un million d’oiseaux des mers et 100 000 mammifères marins. Les baleines bleues, qui se nourrissent par filtration, consomment jusqu’à 10 millions de microplastiques par jour. Du côté des humains, des morceaux microscopiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel et le placenta.

Des tests sur les animaux ont établi un lien entre les substances chimiques dans les microplastiques et des risques accrus de cancer, de problèmes de reproduction et de mutations de l’ADN. Mais les données sur la santé humaine manquent encore.

“Sortir de la politique de l’autruche”

“Les plastiques dans l’organisme qui devraient nous inquiéter le plus sont probablement ceux entre 10 nanomètres et un micromètre”, déclare à l’AFP le pédiatre Christos Symeonides, chercheur à la Fondation Minderoo.

“Ce sont eux qui ont le plus de chances de traverser nos membranes biologiques et de pénétrer dans les tissus, y compris la barrière hémato-encéphalique”, barrière entre le sang et le système nerveux, ajoute-t-il. “Sur les risques sanitaires des microplastiques, nous commençons tout juste à sortir de la politique de l’autruche”, estime-t-il.

Les prévisions pour cette “météo de la pollution plastique” ne concernent toutefois que les particules beaucoup plus grosses, principalement des fibres synthétiques d’au moins 50 microns. Par comparaison, un cheveu humain mesure environ 80 microns (ou 80 000 nanomètres).

La méthode mise au point par la Fondation Minderoo ne mesure toutefois pas vraiment en temps réel le plastique qui flotte dans l’atmosphère. Elle extrapole des recherches menées à Paris depuis 2015 qui ont permis de collecter des échantillons à plusieurs endroits tout au long de l’année et de les trier en laboratoire.

Menés par des scientifiques français, ces travaux pionniers ont révélé que la plupart des particules de plastique tombant sur les 2 500 kilomètres carrés de l’unité urbaine de Paris étaient du nylon et du polyester, probablement issus de vêtements. Et pour une partie, des résidus de pneus, disséminés en particulier au freinage.

L’année dernière, 175 nations sont convenues de conclure d’ici 2024 un traité juridiquement contraignant pour réduire la pollution plastique. Si rien n’est fait, la production annuelle de plastiques pourrait tripler d’ici 2060, selon l’OCDE. Elle atteindrait 1,2 milliard de tonnes et les déchets dépasseraient le milliard chaque année.

Avec AFP

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