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Alors que la Communauté politique européenne se réunit à nouveau, son rôle commence à prendre forme

La Communauté politique européenne a tenu sa deuxième réunion, cette fois en Moldavie. Lancée l’année dernière sur proposition du président français Macron, elle est ouverte à toutes les nations européennes, bien que la Russie et la Biélorussie ne soient pas invitées pour l’instant et que la Turquie ait choisi de ne pas y participer. Alors, à quoi sert l’EPC et quels sont ses objectifs, demande Nick Powell, rédacteur politique.

Dans un sens très concret, la Communauté politique européenne se définit par ce qu’elle n’est pas. Les pays n’ont pas besoin d’être membres de l’Union européenne pour y participer, qu’ils en soient exclus par choix ou qu’ils essaient de la rejoindre. Il ne s’agit pas d’un organe qui peut lier ses membres à une ligne de conduite particulière, mais d’une occasion, deux fois par an, de se rencontrer, de discuter et peut-être de se mettre d’accord. En d’autres termes, il s’agit d’un forum de discussion.

Elle ne dispose pas d’une haute autorité, comme la Communauté européenne du charbon et de l’acier, pour mettre en œuvre ses décisions. Il n’a certainement pas de commission pour le diriger, comme la Communauté économique européenne. Le gouvernement britannique aurait d’ailleurs préféré l’appeler “Forum politique européen” afin d’éviter toute allusion aux précurseurs de l’UE.

Le Royaume-Uni a cédé sur ce point et le Premier ministre de l’époque, Liz Truss, s’est contenté de demander à son équipe de veiller à ce qu’aucun drapeau européen ne soit vu dans son entourage lors de la première réunion à Prague. Certains signes indiquent que son successeur, Rishi Sunak, a une approche un peu plus sérieuse de l’EPC, que la Grande-Bretagne accueillera en 2024. (Une réunion aura lieu en Espagne dans le courant de l’année, ce qui confirme la tendance à se déplacer entre les pays de l’UE et les pays tiers).

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Pour la Moldavie, la réunion à Castel Mimi, près de Chisinau, était l’occasion d’être au cœur de l’attention de l’Europe, voire de l’UE. La Moldavie n’est pas seulement frontalière de l’Ukraine, elle a aussi des soldats russes sur son territoire, sous la forme de forces de maintien de la paix dans le territoire sécessionniste de Transnistrie. Sur ce point, le haut représentant de l’UE, Josep Borell, s’est voulu rassurant en arrivant à la réunion.

Il a déclaré que le chemin de la Moldavie vers l’adhésion à l’UE “est indépendant de ce qui se passe en Transnistrie”. Il a cité le précédent de Chypre, qui a adhéré à l’UE sans s’être réunifiée avec la partie nord de l’île. Entre-temps, l’UE a souligné que la Moldavie n’était pas encore un État membre en imposant des sanctions à certains hommes politiques et hommes d’affaires pro-russes du pays.

Mais l’Ukraine est la première préoccupation de la Haute représentante. “J’espère que la présence de tant de dirigeants ici, tout près de l’Ukraine, à quelques kilomètres de la frontière, enverra un message fort sur l’unité de nombreux États – pas seulement l’Union européenne mais aussi d’autres – dans la défense de l’ordre international, dans la défense du droit des peuples à défendre la souveraineté de leurs pays”, a déclaré M. Borrell.

Il est en effet difficile de ne pas placer l’Ukraine en tête de l’ordre du jour, surtout lorsque le président Zelenskyy est présent en personne. Mais c’est l’invasion russe qui a permis à de nombreux chefs de gouvernement de prendre conscience de la nécessité d’une coopération paneuropéenne réunissant des pays à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne.

Le Premier ministre britannique, M. Sunak, était convaincu que le Royaume-Uni avait démontré qu’il avait le droit d’occuper une place à la table des négociations lorsqu’il s’agit de soutenir l’Ukraine. Mais il n’a pas pu s’empêcher de dire à son auditoire national que l’immigration et la sécurité des frontières devaient être “en tête de l’ordre du jour” à Chisinau. Cela rappelle les sommets européens précédant le référendum sur le Brexit, au cours desquels Downing Street indiquait toujours que David Cameron avait fait d’un grief ou d’un autre le point central de la discussion.

En général, il avait été autorisé à se plaindre brièvement au cours du dîner avant que la réunion ne reprenne avec son véritable ordre du jour. L’intérêt de la Communauté politique européenne est qu’elle permet des discussions bilatérales sur les questions qui préoccupent certains dirigeants. Sunak a pu discuter d’un accord sur le retour des migrants avec ses hôtes moldaves, oubliant que l’on pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de migrants moldaves ayant traversé vers la Grande-Bretagne à bord de petites embarcations au cours de l’année écoulée.

Si elle permet une certaine prétention politique, la Communauté politique européenne n’en est pas pour autant une mauvaise idée. La migration sera un sujet brûlant, quel que soit le vainqueur des élections en Espagne, lors de la prochaine réunion de la CPE à l’Alhambra de Grenade. Elle le sera également lorsque les dirigeants de l’Europe élargie se rendront en Grande-Bretagne, probablement peu de temps avant que le Premier ministre Sunak n’affronte les électeurs.

Les migrations sont un excellent exemple des raisons pour lesquelles un mécanisme permettant de réunir régulièrement les États membres et non membres de l’UE est une bonne idée. Elle montre également pourquoi il est dommage que le président nouvellement élu de la Turquie, Erdogan, ait décidé de laisser tomber la Moldavie.

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