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Liban : détruit dans l’explosion du port de Beyrouth, le musée Sursock rouvre au public

Lourdement endommagé par la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, l’emblématique musée Sursock a rouvert ses portes au public vendredi. Trois ans de travaux ont été nécessaires pour redonner vie à ce joyau d’architecture vénitienne et ottomane et à ses œuvres.

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Haut lieu de la vie culturelle libanaise, le musée Sursock, qui avait été gravement endommagé par l’explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020, a rouvert ses portes vendredi 26 mai, symbole d’une ville déterminée à renaître.

Il a fallu près de trois ans de travaux pour que ce joyau d’architecture vénitienne et ottomane retrouve sa façade ciselée d’un blanc immaculé, ses vitraux flamboyants jaunes et oranges et sa collection d’art moderne et contemporain. “Nous avions à cœur que cette ouverture soit un cadeau pour toute la ville car en tant que musée, les visiteurs nous manquent”, affirme la directrice Karina El Helou, au milieu des ouvriers qui finalisent les installations.

Pour elle, cette réouverture est “un symbole d’espoir, d’un retour de la vie culturelle au Liban“.

L’explosion du 4 août 2020, due au stockage sans mesures de précaution d’une importante quantité de nitrate d’ammonium, a fait plus de 215 morts et ravagé les quartiers proches du port. Situé à 800 mètres du port, l’hôtel particulier érigé au début du XXe siècle n’a pas été épargné : “70 % du musée Sursock a été détruit”, indique Karina El Helou.

Une cinquantaine d’œuvres abîmées

Le souffle de l’explosion avait fait voler en éclats les vitraux, laissant la façade presque intacte, mais à l’intérieur, des plafonds se sont effondrés et des panneaux de bois ont été détruits.

Une cinquantaine d’œuvres, sur les 180 que le musée abritait, ont été abîmées. “C’est la première fois qu’on constate (dans le musée) de tels dégâts sur des œuvres d’art”, confie la directrice de 39 ans, justifiant les deux ans et demi de travaux.

Parmi elles, une pièce maîtresse de la collection : un portrait de Nicholas Sursock, ancien propriétaire de la demeure transformé en musée, peint par le Franco-Néerlandais Kees van Dongen. Avec deux autres œuvres, la toile entaillée a été restaurée gracieusement par le Centre Pompidou à Paris et a retrouvé sa place dans la collection permanente.

Rétrospective

Ouvert en 1961, le musée Sursock a été témoin des bouleversements du pays, de l’âge d’or des années 1960 à la guerre civile (1975-1990) et jusqu’à la gigantesque explosion de 2020.

C’est cette histoire et son influence sur la scène artistique locale qui est mise à l’honneur dans la rétrospective organisée pour la réouverture du musée. “Les artistes sont des citoyens qui ont connu tous les moments difficiles dont la guerre (…) et ont produit malgré tout un travail de haute qualité”, affirme Karina El Helou.

Le musée fait la part belle aux artistes libanais en présentant des œuvres des peintres Georges Daoud Corm et Jean Khalifé, ou encore de la sculptrice Saloua Raouda Choucair.

Les équipes du musée se sont relayées pour effacer les traces du sinistre, et seul un tableau exposé n’a pas été restauré entièrement afin de témoigner du drame. Pour la directrice, cette œuvre réalisée de l’artiste libanais Paul Guiragossian et dont certains morceaux ont été arrachés par le souffle de l’explosion, représente un “symbole de mémoire”.

À lire aussi : Explosions au port de Beyrouth : un an après, le musée Sursock panse toujours ses plaies

La restauration du musée Sursock a coûté près de 2,5 millions de dollars, selon cette institution privée.

Dans un pays plongé dans une crise économique et politique sans précédent, elle a été financée en grande partie par l’Italie, à travers l’initiative de l’Unesco Li Beirut (“pour Beyrouth”), le ministère français de la Culture et Aliph, l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit.

“Le musée Sursock est un joyau de l’architecture libanaise et de la vie culturelle, un symbole puissant de fierté et de résilience pour la communauté beyrouthine”, a affirmé Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, dans un communiqué.

Avec AFP

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