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Cameroun : une trentaine de femmes enlevées dans le Nord-Ouest ont été relâchées

Une trentaine de femmes kidnappées il y a une semaine par des rebelles dans la région du Nord-Ouest du Cameroun ont été libérées, a annoncé samedi un responsable du gouvernement. La région est en proie à un conflit meurtrier entre séparatistes de la minorité anglophone et forces de l’ordre ou certains groupes armés séparatistes pratiquent fréquemment des enlèvements de civils, essentiellement contre rançon.

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Une trentaine de femmes kidnappées le 20 mai par des rebelles dans le nord-ouest du Cameroun, en proie à un conflit meurtrier entre séparatistes de la minorité anglophone et forces de l’ordre, ont été libérées, a annoncé, samedi 27 mai, un responsable gouvernemental à l’AFP. Certains groupes armés séparatistes pratiquent fréquemment des enlèvements de civils, essentiellement contre rançon, dans cette région.

Elles ont été relâchées par leurs ravisseurs le 23 mai en soirée, après trois jours de séquestration, a précisé Denis Omgba, directeur de l’Observatoire des médias du ministère de la Communication. Ce dernier n’a pas souhaité donner d’informations supplémentaires sur les circonstances de leur libération ni sur leur état, précisant seulement que l’une d’elle souffrait d’une “fracture”.

Un maire d’une localité de la région, sous couvert d’anonymat, a également confirmé à l’AFP la libération de ces otages.

“Taxes” sur la population et enlèvements

Ces femmes “âgées” avaient été kidnappées le 20 mai “par des terroristes armés” dans le village de Kedjom Keku, dans la région du Nord-Ouest, après avoir participé la veille à une manifestation durant laquelle elles protestaient contre des taxes exigées chaque mois par des rebelles séparatistes, avait alors assuré la préfecture locale. 

Le jour de la manifestation, le 19 mai, à Kedjom Keku, environ 150 femmes, “âgées” selon la préfecture, avaient “manifesté publiquement” contre “les activités d’exploitation des Amba Fighters”, et notamment l’obligation imposée par les rebelles aux civils de payer mensuellement 10 000 francs CFA (15 euros) pour les hommes et 5 000 pour les femmes (7,50 euros). Des “taxes” que les rebelles assurent prélever pour financer leur “effort de guerre pour l’indépendance”.

Une cinquantaine de femmes avaient d’abord été capturées, “séquestrées” et “sévèrement bastonnées” mais relâchées dans la soirée, selon Denis Omgba. C’est le lendemain matin que les rebelles ont enlevé “une trentaine” d’entre elles.

À voir aussi : Cameroun : au moins 30 femmes ont été enlevées dans l’ouest du pays

Violations des droits humains

Les deux régions anglophones sont le théâtre depuis fin 2016 d’un conflit meurtrier entre l’armée et divers groupes de rebelles séparatistes armés qui réclament l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone de ce pays d’Afrique centrale majoritairement francophone.

Ces groupes, qui se surnomment les “Amba Boys” ou “Amba Fighters”, du nom de l'”Ambazonie” qu’il souhaitent donner à un futur État indépendant, sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de crimes contre les civils.

Certains groupes rebelles armés perpétuent régulièrement des enlèvements contre rançons de civils, parfois en groupes importants comme le rapt de ces femmes, notamment dans les établissements scolaires qu’ils accusent d’enseigner le français. Ils commettent également des assassinats ciblés contre des représentants des autorités, mais aussi contre des civils qu’ils accusent de “collaborer avec l’armée”.

Leurs exactions ont été dénoncées par les ONG internationales et l’ONU, qui accusent tout aussi régulièrement l’armée de commettre des violations des droits humains contre les civils : bavures mortelles, exécutions sommaires, actes de torture voire razzias et tueries dans des villages.

Le conflit avait éclaté fin 2016 après la répression violente de manifestations pacifiques de membres de la société civile anglophone, dont une partie s’estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d’une main de fer depuis plus de 40 ans par le président Paul Biya.

Ce dernier se montre intraitable, même à l’égard des plus modérés qui réclament une solution fédéraliste à ce conflit, et son régime déploie massivement depuis plus de six ans l’élite de l’armée et de la police pour réprimer la rébellion.

Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Avec AFP

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