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Israël : à Jérusalem, une “marche des drapeaux” sous tension

Des dizaines de milliers d’Israéliens sont attendus jeudi à Jérusalem-Est pour une “marche des drapeaux”, destinée à célébrer la conquête de la partie orientale de la ville en 1967. Une marche vécue comme une provocation par les Palestiniens et qui se tient dans un contexte de très fortes tensions, le conflit israélo-palestinien ayant déjà fait près de 200 morts depuis le début de l’année.

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Des dizaines de milliers de juifs sont attendus jeudi 18 mai à Jérusalem pour la traditionnelle “marche des drapeaux”, manifestation nationaliste marquant la prise de la partie orientale de la ville sainte par Israël en 1967 et régulièrement émaillée par des violences.

La marche, qui devit débuter à 16 h (13 h GMT), est une des manifestations organisées par Israël à l’occasion de “Yom Yerushalaïm” (“jour de Jérusalem” en hébreu) pour célébrer la “réunification” de la ville après l’occupation et l’annexion de sa partie palestinienne à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967. L’ONU ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, qu’elle juge “illégale” au regard du droit international.

Cette année encore, la marche se tient dans un contexte de très fortes tensions, le conflit israélo-palestinien ayant déjà fait près de 200 morts depuis le début de l’année, dont 35 au cours d’une guerre de cinq jours entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, du 9 au 13 mai.

La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait parlé d’un “jour merveilleux pour célébrer le miracle de notre retour à notre capitale pour l’éternité”, alors que Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, mettait en garde contre son “insistance à organiser la marche provocatrice des drapeaux”, preuve selon lui de “l’assentiment du gouvernement israélien aux vues des extrémistes juifs”.

En début d’après-midi, la police israélienne était déployée en force dans la rue al-Wad, une des artères principales de la Vieille Ville, où les boutiques avaient fermé.

“La police nous dit : ‘Si vous voulez garder votre boutique ouverte, vous pouvez mais nous ne sommes pas responsables en cas de dégâts'”, avait indiqué plus tôt à l’AFP, Muhamad Abou Sebih, un commerçant palestinien de 27 ans.

La crainte de violences

Les participants à la marche sont “un danger, ils tapent sur les portes des magasins et de nos maisons”, déclare Abu al-Abed, 72 ans, affirmant n’avoir qu’une idée en tête : “Rentrer chez [lui]”.

La marche, dont le trajet traditionnel passe par la Vieille Ville, dans Jérusalem-Est, doit s’achever au mur des Lamentations, situé en contrebas de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.

L’esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, site le plus sacré du judaïsme.

Défiant l’interdit du rabbinat, selon lequel les juifs n’ont pas le droit d’aller sur le mont du Temple, certains s’y rendent néanmoins en visite, de façon croissante ces dernières années. Des ultranationalistes en profitent parfois pour y prier subrepticement, ce que les Palestiniens dénoncent comme des “provocations”.

Le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, a condamné mercredi “la campagne de l’occupation sioniste contre notre peuple à Jérusalem occupée sous prétexte d’assurer la sécurité de la marche des drapeaux”.

Le Hamas a aussi dénoncé un projet de loi israélien visant à interdire d’arborer en public le drapeau palestinien, dont le Parlement a accepté de débattre mercredi.

Jérusalem “est notre capitale”

Le ministre des Affaires étrangères jordanien a mis en garde de son côté contre les risques d'”exacerbation de la situation” à cause de la décision israélienne d’autoriser une marche “provocatrice […] dans Jérusalem occupée”.

En 2021, le jour prévu de la marche et après des violences israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, le Hamas avait lancé des salves de roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps. En 2022, des heurts avaient éclaté entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes, faisant au moins 79 blessés.

Cette année, la police israélienne a annoncé avoir déployé 2 500 hommes dans Jérusalem pour assurer l’ordre public.

Avant la mi-journée, comme d’ordinaire, plusieurs dizaines de juifs se sont rendus sous escorte policière sur l’esplanade des Mosquées après les prières musulmanes du matin, selon des images diffusées par la télévision israélienne.

Pour Tom Nissani, 34 ans, un Israélien militant pour les visites de pèlerins juifs sur le site et qui compte participer à la marche, Jérusalem “est notre capitale, nous devons le montrer, nous en réjouir et nous battre pour ça”.

“Je me réjouis de voir des milliers de personnes venir célébrer au mont du Temple et à Jérusalem”, s’est félicité le ministre de la Sécurité publique, Itamar Ben-Gvir, parangon de l’extrême droite israélienne dont la présence est attendue à la marche. Par contraste, un groupe pacifiste israélien distribuait des fleurs aux commerçants arabes de la Vieille Ville pour les “soutenir” et protester contre la fermeture de leurs échoppes.

Avec AFP

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