Les échanges de tirs de roquettes et de missiles entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza ont repris samedi matin. Depuis le déclenchement d’une opération militaire de l’État hébreu contre le Jihad islamique, il y a eu plus de 30 morts, dont un chef du mouvement.
Après une nuit relativement calme, les violences ont repris entre Israël et les groupes armés palestiniens. Des activistes palestiniens de la bande de Gaza ont tiré, samedi 13 ami, des roquettes en direction de l’État hébreu après des bombardements aériens israéliens contre des cibles liées au Jihad islamique au cours de la nuit.
Dans le nord de la Cisjordanie occupée, le ministère de la Santé palestinien a annoncé la mort de deux hommes âgés de 19 et 32 ans, tués selon lui par des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, où l’armée a effectué un raid en début de matinée avant de se retirer, selon un photographe de l’AFP sur place.
Le Fatah, mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a annoncé que les deux hommes étaient membres de sa branche armée, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa.
Dans la bande de Gaza, des témoins ont fait état en début de matinée de plusieurs frappes israéliennes sur des zones inhabitées à l’est de la ville de Gaza, et dans le nord du territoire, alors qu’en Israël, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti à plusieurs reprises depuis 6h00 du matin (3h00 GMT) dans les zones limitrophes avec la bande de Gaza.
Depuis le déclenchement mardi d’une opération militaire israélienne contre le Jihad islamique, 33 Palestiniens ont été tués dans les affrontements à coups de roquettes et missiles entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de Gaza.
Parmi ces morts figurent six commandants militaires du Jihad islamique directement visés par Israël, mais aussi des civils, dont des enfants, ainsi que des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé palestinien.
En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité.
Un cessez-le-feu “amélioré”
L’Égypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s’active pour obtenir une trêve qui mettrait fin à cette nouvelle escalade de violence entre Gaza et Israël, la plus grave depuis août 2022.
Selon une source palestinienne proche des pourparlers, “l’Égypte a présenté [vendredi] soir une nouvelle formule de cessez-le-feu”. “La partie palestinienne va l’étudier et l’Égypte attend aussi une réponse” d’Israël, a-t-on indiqué de même source alors que selon la télévision publique israélienne, une offre égyptienne de cessez-le-feu “améliorée” a été transmise à l’État hébreu.
Washington a “fermement condamné” vendredi soir les tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza et “insisté sur l’urgence de parvenir à un accord de cessez-le-feu”.
Le Jihad islamique est une “organisation terroriste” tant pour les États-Unis et l’Union européenne que pour Israël.
“Accord honorable”
Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, est au Caire depuis jeudi. Il a dit à l’AFP vouloir “un accord honorable qui reflète les intérêts [du] peuple [palestinien] et de la résistance”.
À Rabat, une source du ministère des Affaires étrangères a “fermement condamné” vendredi “les récentes agressions israéliennes contre la bande de Gaza, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils innocents.”
Allié d’Israël à la suite de la normalisation de leurs relations en 2020, le Maroc “réitère son rejet de toutes les violations et actions unilatérales susceptibles […] d’avoir un impact négatif sur les efforts pour un retour au calme”, selon la même source.
D’après l’armée israéliennes, près de 1 000 roquettes ont été tirées vers Israël, dont environ 300 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien, alors que la population des zones limitrophes de Gaza vit dans des abris depuis quatre jours.
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.
Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008. En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d’après l’ONU. Plus d’un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.
Avec AFP
