Catherine Colonna s’est entretenue jeudi, à Bakou, avec le président et le chef de la diplomatie azerbaïdjanais alors que la tension avec l’Arménie va crescendo autour du couloir de Latchine, unique axe d’approvisionnement du Haut-Karabakh, qui fait l’objet d’un blocus depuis décembre.
La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, en visite à Bakou (la capitale azerbaïdjanaise), a estimé jeudi 27 avril qu’il était “possible d’en finir” avec le conflit au Nagorny Karabakh qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie depuis plus de 30 ans, malgré de nouvelles tensions.
“La France n’a qu’un objectif et n’a pas d’autre souhait que de contribuer à la paix et trouver le chemin de la paix”, a déclaré Catherine Colonna au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov qu’elle a invité à Paris afin de poursuivre les discussions. La cheffe de la diplomatie française a ajouté qu’il s’agit d’un processus “long et difficile mais il est possible de réussir”.
Catherine Colonna, dont la visite est la première d’un ministre français des Affaires étrangères à Bakou depuis six ans, a relevé que “sur le corridor de Latchine, nous avons sur ce point une différence de point de vue car nous avons des aspects juridiques”. Elle a estimé qu’il fallait rétablir “la confiance”, soulignant que “la région a besoin de gestes qui la nourrissent si l’on veut nourrir le processus de paix” car, selon elle, “la confiance amène les solutions, la défiance les difficultés”.
Dimanche dernier, l’Azerbaïdjan a installé un barrage routier à l’entrée du corridor de Latchine qui constitue le seul axe reliant l’Arménie à la région séparatiste à majorité arménienne du Nagorny Karabakh, une première depuis 2020.
Djeyhoun Baïramov, a défendu jeudi cette décision de Bakou qui a provoqué des critiques internationales, dont celles de Paris. Il a déploré que Paris “n’ait jamais appelé” Erevan pour tenter d’apaiser les tensions, tout en assurant que le corridor de Latchine “restait ouvert”.
Rencontre avec le président azerbaïdjanais
Alliée historique de l’Arménie, la France avait fait valoir dimanche que l’installation de ce point de contrôle “contrevenait aux engagements pris” et “portait préjudice au processus de négociation”. L’Arménie a vivement condamné l’installation de ce barrage, après avoir souvent accusé Bakou de bloquer cette route vitale depuis près de six mois.
Catherine Colonna s’est aussi entretenue jeudi avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev au palais présidentiel. À cette occasion, le dirigeant azerbaïdjanais a une nouvelle fois accusé Erevan d’utiliser le corridor de Latchine pour “transporter des armes et des équipements militaires” et affirmé que l’Arménie ne remplissait pas “ses obligations”.
Long entretien de substance avec le Président Aliyev.
La France encourage les négociations de paix entre l’#Azerbaïdjan & l’#Arménie, dans le respect du droit international. Elle appelle au déblocage du corridor de Latchine.
Rebâtir la confiance passe par des gestes concrets. pic.twitter.com/OGm0pwPSWc— Catherine Colonna (@MinColonna) April 27, 2023
L’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques du Caucase, se sont affrontés pour le contrôle de l’enclave du Nagorny-Karabakh lors d’une première guerre au début des années 1990 avant un conflit armé en 2020, remporté par Bakou.
Depuis, les tensions entre les deux pays persistent et des accrochages sporadiques continuent d’éclater dans le Nagorny Karabakh, mais aussi à la frontière officielle entre les deux États, en dépit des efforts de puissances occidentales et de la Russie pour trouver un traité de paix.
Avec AFP