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Échange de tirs à Khartoum malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu

Malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu de 24 heures, mardi, des coups de feu ont retenti dans la capitale soudanaise au quatrième jour de combats. 

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Les affrontements se poursuivent au Soudan malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu de 24 heures. Des tirs ont été échangés dans la capitale Khartoum, mardi 18 avril, sans que l’on puisse en identifier pour l’heure l’origine.

Des tirs d’armes lourdes retentissaient en arrière-plan des images diffusées en direct par les chaînes de télévision arabes et des habitants ont déclaré à Reuters que les tirs n’avaient pas cessé. L’un d’entre eux a affirmé avoir entendu un raid aérien à Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive opposée du Nil.

Au quatrième jour de la lutte entre les deux généraux au pouvoir, le bilan s’élève à près de 200 morts. Les appels des ministres des Affaires étrangères du G7, de l’ONU et des États-Unis, “à mettre immédiatement fin à la violence” n’y font rien : des hommes en treillis, parfois enturbannés comme les nomades du Darfour, continuent de faire régner la terreur à Khartoum, tandis que les raids aériens de l’armée touchent des zones densément peuplées.

Un convoi diplomatique américain attaqué

Les habitants sont en majorité cloîtrés chez eux sans électricité ni eau courante et voient leur stocks de nourriture fondre. Alors que les rares épiceries ouvertes préviennent qu’elles ne tiendront plus longtemps sans réapprovisionnement, des grappes de femmes et d’hommes – énormes sacs d’affaires en main  commencent à prendre le chemin du sud. Là, dans la province qui borde la capitale, il n’y a pas de combat.

À Khartoum, “cela fait quatre jours que l’on ne dort pas”, raconte à l’AFP Dallia Mohamed Abdelmoniem, 37 ans. Et surtout, on reste “à l’intérieur” par peur des balles et des roquettes qui ont fait depuis samedi plus de 185 morts selon l’ONU et poussé plusieurs ONG et agences de l’ONU a suspendre toute aide.

Dans un pays où la faim touche plus d’un habitant sur trois, humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et des stocks d’aides pillés au Darfour, dans l’ouest du pays.

Lundi, un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs et l’ambassadeur de l’Union européenne a été “agressé dans sa résidence” à Khartoum. La diplomatie soudanaise, loyale au général Burhane, a accusé les FSR.

Hôpitaux en détresse

L’ONU recense 1 800 blessés – et sûrement beaucoup d’autres tant les accès sont difficiles, pour les patients comme pour les médecins.

Au Darfour, bastion du général Daglo et de milliers de ses hommes qui y ont mené des atrocités durant la guerre lancée dans cette région en 2003, Médecins sans Frontières (MSF) annonce avoir accueilli en trois jours 183 blessés dans son dernier hôpital fonctionnel. “Une majorité de civils, dont beaucoup d’enfants”, rapporte l’ONG. “25 sont morts” faute de soins. 

Impossible de savoir quelle force contrôle quoi. Les deux camps disent par communiqués interposés tenir l’aéroport, le palais présidentiel et le QG de l’état-major. Et, en ligne, la désinformation prospère : vidéos anciennes du général Burhane – pas apparu depuis quatre jours  présentées comme récentes, rumeurs d’assassinats ou fausse annonce de trêve alimentent la confusion.

>> À lire aussi : L’instabilité et les violences au Darfour ravivées par le coup d’État au Soudan


© AFP

Guerre “existentielle”

Les deux hommes semblent désormais ne plus vouloir reculer dans cette guerre devenue “existentielle” pour leurs camps, selon des experts. L’armée n’en finit plus de dénoncer “un coup d’État” de “rebelles soutenus par l’étranger” quand Hemedti déclare lutter “pour la liberté, la justice et la démocratie”.

Ce slogan de la “révolution” de 2019 était jusqu’à récemment encore scandé dans la rue par les militants pro-démocratie voulant en finir avec le pouvoir militaire, quasiment une constante au Soudan depuis l’indépendance en 1956.

Le conflit entre Hemedti et le général Burhane, latent depuis des semaines, a explosé quand ils ont été forcés d’annoncer leur plan pour intégrer les FSR aux troupes régulières. Incapables de s’accorder sur un calendrier et les conditions de recrutement, ils ont fait parler les armes.

Pour le politologue Amr Chobaki, “la situation actuelle est le résultat des erreurs du régime Béchir et de la période de transition qui aurait dû, après la chute de Béchir (en 2019), discuter de l’unification des forces armées”. “Les civils voulaient démanteler l’ancien régime mais ce qui a été démantelé ce sont les forces politiques et l’armée”, explique-t-il à l’AFP.

Le grand voisin égyptien, lui, multiplie les initiatives pour “un retour à la table des négociations”. Il a appelé les deux généraux et lundi soir, le président Abdel Fattah al-Sissi a convoqué un Conseil de défense inhabituel. 

Avec AFP

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