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Roland-Garros : le court n° 14, bouillant chaudron adulé des Français

De notre envoyé spécial Porte d’Auteuil – Inauguré en 2018, le plus grand des courts annexes propose la plus chaude des ambiances de Roland-Garros. Quand Lucas Pouille, Luca Van Assche ou tout autre Français y joue, le public répond présent… et porte souvent son poulain tricolore vers la victoire.

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Dans la chaleur de la cuvée 2023 de Roland-Garros, un petit court fait de l’ombre aux majestueux Philippe-Chatrier, SuzanneLenglen et Simonne-Mathieu : le court numéro 14, le plus grand des courts annexes, propose depuis le début de la quinzaine de Roland-Garros une ambiance de folie dès qu’un Français ou une Française s’y présente. Et il porte chance aux tricolores, davantage habitués au goût de la défaite ces dernières années.

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Luca Van Assche peut en témoigner. Le tennisman français de 19 ans y a vécu son baptême en Grand Chelem lundi 29 mai. Porté par le public malgré son visage fermé et concentré, il a expédié en trois sets autoritaires l’Italien Marco Cecchinato (6-1, 6-1, 6-3). Ce dernier n’était pourtant pas un perdreau de l’année Porte d’Auteuil, comme l’atteste sa demi-finale à Roland-Garros en 2018.

“Avec l’aide du public, c’est toujours beaucoup plus facile pour nous, les Français, on nous pousse du début à la fin. C’était super cool pour moi de jouer devant eux. J’ai réussi à me libérer, et j’ai fait un très beau match”, a décrit Luca Van Assche à chaud après sa performance. “Au fur et à mesure du match, tu as souvent des frissons quand tu entends tout le public qui chante derrière toi.”

Un public capable de porter ses favoris mais aussi de faire dégoupiller leurs adversaires. Marco Cecchinato a rapidement été mis sous pression. Dès l’échauffement, alors que les deux adversaires se renvoyaient des balles, le public prenait un malin plaisir à hurler de joie quand Luca touchait la balle et à huer quand c’était le tour de l’Italien dans un ping-pong d’onomatopées. Il n’hésitait pas non plus à mettre en boîte l’Italien à la moindre contestation ou geste d’agacement. Le natif de Palerme a fini par lancer sa raquette de frustration face à ce qu’il a appelé “son pire match à Roland-Garros”.

D’autres Français en ont fait leur adresse attitrée pour le tournoi. Lucas Pouille y a joué et gagné ses trois matches lors de la semaine de qualification. Il a ensuite demandé à Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, la permission d’y jouer son premier tour. Et après sa splendide victoire face à l’Autrichien Jurij Rodionov (6-2, 6-4, 6-3), le spectacle était encore au rendez-vous avec une Marseillaise entonnée comme les soirs de victoire en Coupe Davis.


“Les gens (…) me poussent peut-être comme jamais je n’ai été poussé ici”, a savouré Lucas Pouille, qu’on croyait perdu pour le tennis – il n’avait plus atteint le deuxième tour d’un Grand Chelem depuis l’US Open 2019. Et il se verrait bien rester sur le court numéro 14 jusqu’à la fin du tournoi.

Une arène à laquelle “tout le monde peut avoir accès”

Le public français de ce court n’est pas chauvin pour autant. Il faut juste avoir ses faveurs. Le Suisse Stan Wawrinka, vainqueur en 2015 du Grand Chelem parisien, y a fait le spectacle du haut de ses 38 ans et a trouvé dans les encouragements la force de résister à quatre heures trente de combat face à l’Espagnol Albert Ramos-Viñolas (7-6, 6-4, 6-7, 1-6, 6-4). “C’est un terrain assez compact, assez petit. Le public est très proche et, surtout, tout le monde peut y avoir accès. Dès qu’il y a des matches intéressants, il y a énormément d’ambiance. Il y a eu beaucoup de jeunes, beaucoup d’enfants, donc c’est assez cool”, confie-t-il.

Le court numéro 14 commence désormais à avoir sa petite réputation. Pour y accéder, les files d’attente sont désormais immenses. Il faut parfois patienter une heure entière pour avoir la chance d’y accéder. Il faut dire que les places sont chères : le plus grand des petits courts ne compte que 2 200 places assises, qui plus est accessibles avec n’importe quel billet.

“L’héritier spirituel du numéro 1″

Comment expliquer son succès ? Peut-être par son format. Créé en 2018 à la place d’un gymnase, cette petite cuvette enterrée ressemble à une véritable arène de gladiateurs. Les spectateurs accèdent à leurs bancs en descendant des marches et sont au plus près des joueurs, ressentant l’intensité de chaque coup porté. On y est si près qu’on voit les gouttes de sueur perler sur le visage de joueurs mis à rude épreuve par la chaleur.

Casquette obligatoire pour y passer la journée, sous peine de vilains coups de soleil. Arène enterrée tout à l’ouest de la Porte d’Auteuil, le court ne propose pas un mètre carré d’ombre. Pour s’abreuver, les gourdes ont intérêt à être bien remplies sous peine de devoir repasser par la longue file d’attente. Ou alors il faut compter sur les agents d’entretien du court, qui se font un malin plaisir d’arroser le public en plus de la terre battue au moment de l’interruption.

“C’est tout simplement l’héritier spirituel du court numéro 1”, souffle un habitué de la quinzaine et du court numéro 14. Une référence au mythique court oval de Roland-Garros, rasé en 2019 pour faire place au jardin des Mousquetaires et aux sponsors. Ce court, historiquement situé à l’ombre du court Philippe-Chatrier, a laissé un vide incommensurable dans les cœurs des fans français de tennis que le court numéro 14 semble désormais remplir.

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