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Espagne : la Liga “appartient aux racistes”, dénonce Vinicius

Le jeune joueur du Real Madrid Vinicius est la principale cible des insultes en Liga ces derniers mois. Après un nouvel épisode, dimanche, lors du match contre Valence, il réclame des sanctions et des mesures, tandis que le monde du football exprime sa solidarité avec la révélation madrilène de la saison. Le Real Madrid a annoncé déposer plainte.

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Samuel Eto’o, Ronaldo, Dani Alvés, Diakaby, Vinicius… Les années passent mais le racisme reste un problème récurrent du championnat d’Espagne, comme le prouve le nouvel épisode du dimanche 21 mai, qui a vu des insultes proférées envers le joueur brésilien Vinicius Junior, révélation de la saison côté Real Madrid.

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D’habitude si placide, l’entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, est sorti de ses gonds en conférence de presse pour défendre son joueur, alors que le club a annoncé au lendemain du match porter plainte, afin qu’une “enquête soit ouverte” sur ces insultes qui constituent juridiquement, selon le club, un “délit de haine”

À lire aussi : Ligue des champions : Vinicius Junior, l’étoile montante du Real à l’assaut de Manchester City

“Penser à faire sortir un joueur pour cause de racisme, ça ne m’était jamais arrivé. Ce qui s’est passé aujourd’hui nous est déjà arrivé, mais de cette manière, non. C’est inacceptable. La Liga espagnole a un problème avec le racisme”, a-t-il dénoncé. “Et le problème, ce n’est pas Vinicius. Vinicius est la victime. Mais il y a un problème très grave”, s’est exclamé l’entraîneur italien devant la presse, à l’issue du match disputé, dimanche soir, à Valence.

“Ce qu’ont gagné les racistes, c’est mon expulsion”

Lors de cette rencontre perdue à 1 à 0 par le Real, le joueur brésilien a affirmé avoir été insulté par le public. Autour de la 70e minute de jeu, Vinicius a pointé du doigt un supporter, puis les joueurs sont allés rapporter les faits à l’arbitre.

Carlo Ancelotti a, de son côté, indiqué avoir entendu le cri “mono”, soit “singe” en espagnol, ce qui a amené l’arbitre à “ouvrir le protocole racisme”, selon l’Italien.

“Je lui ai demandé [à Vinicius, NDLR] s’il voulait continuer à jouer, et il voulait continuer. L’arbitre m’a dit qu’il devait aussi continuer, qu’il allait appliquer le protocole si cela se reproduisait. Mais cela s’est reproduit, parce que quand il l’a expulsé sur carton rouge, tout le stade s’est mis à chanter “singe, singe”… Cela ne peut pas continuer… Je suis très triste”, a encore regretté Ancelotti, qui estime que le match aurait dû être arrêté.

Une échauffourée entre l’attaquant brésilien et Hugo Duro a en effet conduit à l’expulsion de “Vini” à la 90e+7, mais l’arbitre a décidé de ne pas sanctionner le joueur de Valence.

“Ce qu’ont gagné les racistes, c’est mon expulsion. Ce n’est pas du foot. C’est la Liga”, a dénoncé Vinicius sur Instagram après le match.

“Ce n’était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga. […] Je suis vraiment triste. Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes”, a assené le jeune joueur.

Courtois, Neymar, Mbappé, Lula…

Les marques de soutien à son égard ont afflué dans le monde du football, et au-delà.

“Si ‘Vini’ avait dit ‘je quitte le terrain’, je serais parti avec lui. C’est quelque chose que l’on ne peut pas tolérer”, a souligné le gardien belge du Real Madrid Thibaut Courtois, qui lui aussi a dit avoir entendu “des cris de singe autour de la 20e minute.”

“Avec toi”, a de son côté réagi sur Instagram Neymar, son coéquipier dans la Seleçao.

Un autre international brésilien Richarlison, la légende à la retraite Ronaldo ou encore l’icône de la musique Gilberto Gil ont aussi exprimé sur les réseaux sociaux leur solidarité, tout comme l’attaquant français, Kylian Mbappé.

“Tu n’es pas seul. Nous sommes avec toi et te soutenons”, a écrit en anglais la vedette du PSG sur son compte Instagram.

Lors d’une conférence de presse à Hiroshima, au Japon, le président brésilien Luis Inazio Lula da Silva a lui-même condamné le “racisme”, dont a été victime le joueur.

“Il a été attaqué. On l’a traité de singe”. “Il n’est pas possible, en plein XXIe siècle d’avoir des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football”, a-t-il ajouté.

“Le racisme n’a pas sa place dans le football ou la société”

“La Fédération est consternée par ce qui s’est passé. Ces attitudes doivent être éradiquées”, a réagi dans la nuit la fédération espagnole, compétente pour ces problématiques via son “Comité de Competición”, qui équivaut à la commission de discipline française. Elle a assuré que son président Luis Rubiales s’exprimerait publiquement lundi.

La RFEF demande également l’adoption de “mesures plus énergiques”, qui pourrait aller jusqu’à la fermeture de tribunes, voire de stades en cas de récidive, ainsi que la saisine de la “Commission d’État contre la violence, la xénophobie et le racisme dans le sport”. Enfin, la fédération a appelé les clubs à “collaborer” avec les autorités, “respecter les règles”… et “ne pas les retarder avec des procédures judiciaires artificielles”.

S’agissant du football, “en premier lieu, il faut reconnaître que nous avons un problème de comportement, d’éducation, de racisme dans notre pays”, a déclaré Luis Rubiales

Dans un communiqué diffusé après le match, le Valence CF a dit “condamner publiquement toute sorte d’insulte, d’attaque ou de mépris”, et “regretter les faits survenus” dimanche, en évoquant toutefois un “acte isolé”.

“Le club est en train d’enquêter sur les faits qui se sont déroulés et prendra les mesures les plus sévères”, a assuré Valence.

“Le racisme n’a pas sa place dans le football ou la société”, a de son côté clamé le patron de la Fifa, Gianni Infantino, rappelant l’existence d’une procédure spécifique. “D’abord, on arrête le match et on fait une annonce. Ensuite, les joueurs quittent la pelouse et on annonce la suspension du match si les attaques recommencent. Le match reprend et si les attaques reprennent, (…) les trois points vont à l’adversaire”.

“Ces règles devraient être introduites dans chaque championnat, dans chaque pays”, a-t-il souligné.

Seule voix dissonante – et pas n’importe laquelle : celle du patron de la Liga, Javier Tebas, qui a mal pris les accusations du Brésilien et s’est lancé dans une passe d’armes avec lui sur les réseaux sociaux.


“Avant de critiquer et d’insulter la Liga, il serait nécessaire que vous vous informiez correctement”, a-t-il cinglé, en réfutant toute inaction de son instance.

“Je ne suis pas votre ami pour parler de racisme. Je veux des actions et des sanctions”, lui a répondu Vinicius.

Avec AFP

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