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La Ligue arabe réintègre la Syrie de Bachar al-Assad après plus d’une décennie d’absence

La Syrie va pouvoir réintégrer la Ligue arabe, après en avoir été écartée en 2011. Une décision prise dimanche au Caire par les ministres arabes des Affaires étrangères et qui officialise un réchauffement en cours depuis plusieurs années, accéléré par le séisme du 6 février.

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Fin de l’isolement pour Bachar al-Assad. Les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé, dimanche 7 mai au Caire, de réintégrer le régime syrien à la Ligue arabe après l’avoir écarté en 2011 pour la répression d’un soulèvement populaire ayant dégénéré en guerre sanglante.

“Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siégeront de nouveau à la Ligue arabe”, indique le texte voté par l’ensemble des ministres dans une réunion à huis clos au siège de la Ligue arabe dans la capitale égyptienne.

Isolé diplomatiquement depuis 2011, le président syrien Bachar al-Assad est récemment sorti de son statut de persona non grata et certains observateurs estiment qu’il pourrait même assister, le 19 mai, au sommet annuel des chefs d’État de l’organisation panarabe à Jeddah, en Arabie saoudite.

Il s’agit d’un retournement spectaculaire sachant qu’en 2013, l’opposition anti-Assad avait pu occuper le siège de la Syrie lors d’un sommet de la Ligue arabe à Doha au Qatar.

Des pays arabes avaient soutenu des rebelles au début de la guerre, devenue depuis un terrain d’affrontement entre forces étrangères, et qui a fait environ un demi-million de morts et des millions de réfugiés et de déplacés.

Le séisme du 6 février, un accélérateur du réchauffement

Si le réchauffement diplomatique se préparait depuis des mois, Bachar al-Assad a bénéficié de l’élan de solidarité mondial après le tremblement de terre dévastateur du 6 février, qui a fait des milliers de morts en Turquie et en Syrie.

Le président et ses ministres ont ainsi vu défiler, à Damas, les représentants de nombreux pays arabes qui refusaient jusqu’alors de normaliser leurs relations avec la Syrie – certains faisant même de leur départ du pouvoir une condition sine qua non.

La Syrie mise désormais sur une pleine normalisation avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe – un temps plus grands alliés de l’opposition à Bachar al-Assad –, pour financer la coûteuse reconstruction du pays aux infrastructures ravagées par les conflits à répétition.

Avec le temps et le soutien précieux de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a repris le contrôle de la majeure partie du territoire, même si quatre millions de personnes vivent dans le Nord-Ouest sous contrôle des rebelles et des jihadistes.

Samedi, à Damas, le président iranien Ebrahim Raïssi et son homologue syrien annonçaient renforcer leurs liens diplomatiques et économiques, mettant l’accent sur la reconstruction.

En outre, selon une enquête de l’AFP publiée en novembre, la Syrie est parvenue à rester à flot en exportant du captagon. Ce stimulant a donné naissance à une industrie illégale de plus de 10 milliards de dollars, faisant de la Syrie le narco-État le plus récent du monde.

Les Émirats arabes unis, premier État du Golfe à avoir rétabli ses relations avec Damas, ont rouvert leur ambassade en 2018 et reçu Bachar al-Assad en mars.

En novembre 2011, 18 des 22 membres de la Ligue arabe avaient suspendu la participation du gouvernement syrien à leurs réunions, suscitant l’approbation des pays occidentaux et de la Turquie, mais l’ire de la Russie, de l’Iran, de l’Irak et du Liban.

L’organisation panarabe avait également imposé des sanctions économiques à la Syrie et la fin des liaisons aériennes, après des mois de mesures économiques américaines et européennes contre des dirigeants et intérêts économiques syriens. En février 2012, les pays du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis) avaient rappelé leurs ambassadeurs de Syrie.

Évolution de la donne régionale

Mais dès fin 2018, les Émirats arabes unis, qui multiplient les coups d’éclat diplomatiques et tentent de s’imposer en leader sur la scène arabe, avaient rouvert leur ambassade à Damas. Bachar al-Assad leur avait réservé en retour en mars 2022 sa première visite depuis le début de la guerre dans un pays arabe.

En 2023, la donne régionale change radicalement : l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, grands ennemis, se réconcilient en mars. Dans la foulée, le 12 avril, le ministre syrien des Affaires étrangères effectue une visite surprise en Arabie saoudite, une première depuis le début du conflit. Deux semaines plus tard, la Tunisie nomme un ambassadeur à Damas.

Avant cela, peu après le séisme, le chef de la diplomatie égyptienne – poids lourd de la Ligue arabe – avait été dépêché à Damas pour une visite “humanitaire”.

En dehors de la Ligue arabe, la Turquie, grand soutien des anti-Assad depuis 2011, amorce également un réchauffement. Fin 2022, les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus lors d’une réunion tripartite à Moscou. Mais Bachar al-Assad insiste : pas de rapprochement sans la “fin de l’occupation” turque du territoire syrien.

Avec AFP

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