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Au Soudan, la prolongation de la trêve n’a pas fait taire les armes

Pour le quatorzième jour consécutif, vendredi, des combats ont éclaté au Soudan, notamment dans la capitale Khartoum, et dans la région du Darfour, entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le conflit a déjà fait des centaines de morts, malgré un cessez-le-feu de trois jours étendu pour 72 heures supplémentaires.  

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Trêve officielle, violences sur le terrain : les combats au Soudan se poursuivent, vendredi 28 avril, à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, malgré une prolongation de la trêve conclue entre l’armée et les paramilitaires engagés dans une guerre qui a fait plus de 500 morts en près de deux semaines.

À El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, 74 personnes ont été tuées durant les deux premiers jours de combats les 24 et 25 avril, a rapporté le syndicat des médecins dans un bilan provisoire, les morts des derniers jours n’ayant pu être comptabilisés dans la mesure où l’ensemble des hôpitaux sont “hors service”.

Peu avant l’expiration, jeudi, à minuit (22 h 00 GMT) d’un cessez-le-feu de trois jours, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”, ont approuvé une prolongation de 72 heures de la trêve qui n’a quasiment jamais été respectée par les deux camps.

Au Darfour, “la situation est toujours très tendue”, raconte un habitant d’El-Geneina à l’AFP : “C’était un jour très difficile hier. Il n’y a plus de nourriture”, parce que “les marchés ont été pillés”.

Depuis jeudi, dans la soirée, avocats et médecins tirent la sonnette d’alarme pour la région du Darfour, située à la frontière avec le Tchad. À El-Geneina, des combattants ont sorti “mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs antiaériens” et “tirent des roquettes sur des maisons”, rapporte l’ordre des avocats du Darfour. 

“Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils”, a-t-il exhorté. L’ONU indique, de son côté, que “des armes sont distribuées” aux civils. 

 “Massacre”

Les premières évacuations d’expatriés de l’ONU et d’organisations humanitaires au Darfour ont débuté lundi. Peu après, les violences se sont accrues à El-Geneina, assure le syndicat des médecins évoquant un “massacre”.

Quelque 50 000 enfants “souffrant de malnutrition aiguë” sont privés d’aide alimentaire au Darfour, avertit l’ONU qui y a suspendu ses activités après la mort de cinq humanitaires.

Réfugiés soudanais au Tchad :
Réfugiés soudanais au Tchad : “Les besoins sont immenses” © France24

Peu d’informations filtrent de cette région, où une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime d’Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.

Les belligérants continuent de s’accuser mutuellement de violer la trêve. L’armée a même dénoncé des tirs des FSR sur un avion militaire turc venu évacuer des ressortissants au Soudan. Ankara a confirmé cette information, précisant que les tirs n’avaient fait aucun blessé, selon l’agence étatique Anadolu.

Sur le front diplomatique, les deux généraux ont chacun déclaré avoir eu des échanges avec des dirigeants étrangers impliqués dans les pourparlers, incluant ceux des États-Unis, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Soudan du Sud et de l’Éthiopie.

Douchant les espoirs d’une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d’un putsch en 2021. Depuis, ils ne sont pas parvenus à s’accorder sur l’intégration des paramilitaires dans l’armée avant de finalement entrer en guerre l’un contre l’autre le 15 avril.

“Faciliter le transit des civils” 

À Khartoum, les cinq millions d’habitants sont privés d’eau courante et d’électricité ainsi que, souvent, d’Internet et de téléphone. L’essence et l’argent liquide commencent aussi à manquer. 

Les combats ont ainsi provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde. L’Union africaine appelle à “faciliter le transit” de ces civils fuyant les combats.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se trouvent déjà dans les pays frontaliers, notamment le Tchad à l’ouest et l’Égypte au nord. Au total, 270 000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l’ONU.

Combats au Soudan : retour sur les évacuations de ressortissants étrangers
Combats au Soudan : retour sur les évacuations de ressortissants étrangers © France24

Plusieurs pays occidentaux, notamment les États-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont continué à évacuer de centaines de personnes. La Chine a annoncé avoir évacué la plupart de ses ressortissants.

Un nouveau navire saoudien est arrivé vendredi à Jeddah (ouest), portant à 2 991 le nombre de personnes évacuées par RIyad, qui a accueilli l’essentiel des étrangers ayant quitté le Soudan par la mer.

Avec AFP

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