Aujourd’hui, la Chine est l’un des principaux partenaires stratégiques de l’Ouzbékistan, et la coopération multiforme que nous entretenons avec elle contribue grandement à promouvoir les réformes en cours dans notre pays, à moderniser l’économie et à améliorer le bien-être de la population. Le dialogue politique et l’interaction avec la Chine sur la scène internationale sont devenus l’une des priorités de la politique étrangère et de l’activité économique extérieure de l’Ouzbékistan – écrit Zilola Yunusova
L’Ouzbékistan et la Chine ne cessent de renforcer la confiance politique mutuelle et de développer des relations bilatérales sur la base de l’égalité, du respect mutuel et de la prise en compte des intérêts.
Le cadre juridique développé des relations joue un rôle important à cet égard. Plus de 30 ans après l’établissement des relations diplomatiques, les deux pays ont conclu 113 accords interétatiques et intergouvernementaux, dont le traité d’amitié et de coopération entre la République d’Ouzbékistan et la République populaire de Chine, signé en septembre 2013.
Les relations de partenariat stratégique entre nos pays, établies en juin 2012, ont été portées en septembre 2022 au niveau de “partenariat stratégique global dans une nouvelle ère”, ce qui reflète l’aspiration mutuelle des parties à enrichir l’interaction bilatérale d’un nouveau contenu en fonction des exigences du temps.
Le progrès dynamique du partenariat stratégique est assuré par un dialogue régulier au plus haut niveau. Au cours de la seule période 2016-2023, plus de dix réunions et entretiens téléphoniques ont eu lieu entre les dirigeants des deux pays. Le fait de doter le partenariat bilatéral d’un contenu pratique important a été facilité, avant tout, par les visites d’échange de S.E. le président de la République d’Ouzbékistan Sh.M. Mirziyoyev en Chine et de S.E. le président de la République populaire de Chine Xi Jinping dans notre pays.
Le dialogue politique et l’interaction pratique entre les pays ont également été renforcés par des échanges interparlementaires actifs, des réunions régulières du Comité intergouvernemental de coopération et des consultations politiques entre les ministères des affaires étrangères.
L’Ouzbékistan et la Chine partagent des positions similaires sur des questions importantes de l’agenda international et régional, et entretiennent des liens étroits et des interactions au sein des Nations unies, de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et d’autres plateformes multilatérales. L’Ouzbékistan et la Chine se sont mutuellement soutenus lors des élections au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour 2021-2023. Dans le cadre de l’ONU, Pékin a soutenu des résolutions initiées par le président de l’Ouzbékistan sur la garantie de la coopération internationale pour le développement durable dans la région d’Asie centrale, l’éducation et la tolérance religieuse, le développement du tourisme en Asie centrale, la déclaration de la région de la mer d’Aral comme zone d’innovation et de technologie environnementale, le rôle des parlements dans la réalisation des Objectifs de développement durable, et d’autres.
Le format des relations entre les pays d’Asie centrale et la Chine, qui a été élevé ces dernières années au niveau des chefs d’État, devient un domaine prometteur d’interaction internationale. L’organisation réussie du sommet des dirigeants de la région et de la Chine à Xian en mai 2023 a donné un nouvel élan à la coopération régionale et à la promotion d’importants projets conjoints entre l’Ouzbékistan et la Chine.
L’interaction active entre les deux pays dans la promotion de l’initiative chinoise “Une ceinture, une route” est également devenue un témoignage du niveau élevé du partenariat stratégique. L’Ouzbékistan a été parmi les premiers à soutenir ce mégaprojet visant à renforcer l’interconnectivité des transports internationaux, à développer de vastes échanges commerciaux, des investissements et des échanges humanitaires. En 2017 et 2019, le président Sh. Mirziyoyev a participé aux deux premiers forums de Belt and Road pour la coopération internationale, après avoir présenté d’importantes initiatives pour construire conjointement la ceinture économique de la Route de la soie.
Actuellement, l’Ouzbékistan et la Chine ont établi une interaction économique diversifiée. Le volume des échanges commerciaux mutuels s’est élevé à 8,9 milliards de dollars. La Chine est l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Ouzbékistan depuis de nombreuses années, représentant 18 % du commerce extérieur du pays.
Les projets d’investissement conjoints portent sur le pétrole et le gaz, le textile, les télécommunications, l’agriculture, les produits pharmaceutiques, les produits chimiques et les matériaux de construction. Parallèlement, avec l’avancement des réformes économiques dans notre pays, la liste des domaines potentiels de coopération s’est élargie.
En 2017-2022, le volume total des investissements chinois absorbés s’est élevé à 10,9 milliards de dollars. Au cours de la période 2008-2022, 246,3 millions de dollars de fonds de subvention du gouvernement de la RPC ont été attirés pour la mise en œuvre de 51 projets.
Lors du forum et de la foire d’affaires ouzbéko-chinois qui se sont tenus à Xian les 18 et 19 mai, 210 accords d’investissement et contrats commerciaux d’un montant total de 26,5 milliards de dollars ont été signés. Depuis 2017, le conglomérat chinois Jinsheng Group a investi dans une usine textile en Ouzbékistan, dont 95% des produits sont exportés à l’étranger. Xin Zhong Yuan Ceramics a lancé une ligne de production de céramique de 150 millions de dollars en Ouzbékistan.
Des projets stratégiques communs tels que le gazoduc Chine-Asie centrale, l’usine de soude de Kungrad et l’usine d’engrais potassique de Dehkanabad, la modernisation de la centrale thermique d’Angren, etc. sont mis en œuvre avec succès. Le parc industriel de Peng Sheng, qui bénéficie d’investissements chinois, est en cours d’extension sur la base d’une branche de la zone franche “Jizzak” dans la région de Syrdarya, qui concentre les plus grands projets d’investissement de capitaux privés chinois en Ouzbékistan dans le secteur des ressources non naturelles.
Ainsi, dans ce parc, l’entreprise chinoise “ZTE” a construit la première ligne de production de smartphones en Asie centrale, et la coentreprise de Peng Sheng et Almalyk Mining and Metallurgical Plant a ouvert une usine AWP, qui produit environ 2 millions de vannes et de mélangeurs par an en utilisant des matières premières locales.
La volonté de l’Ouzbékistan de stimuler la production industrielle et agricole, la transition vers une économie verte, le développement numérique et innovant, ainsi que les progrès réalisés en matière de politique régionale et de diplomatie économique étrangère ont ouvert de nouvelles possibilités d’élargissement des domaines de coopération entre l’Ouzbékistan et la Chine.
Tout d’abord, la Chine est un partenaire important de l’Ouzbékistan dans le développement de l’économie verte, y compris le développement de sources alternatives de production d’énergie et l’achat d’équipements modernes à cette fin.
Cette année, en juin, un accord a été conclu avec la société chinoise China Energy pour la construction de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 1 GW dans les régions de Kashkadarya et Bukhara.
Un projet de construction d’un parc éolien de 111 éoliennes est mis en œuvre par Masdar (EAU) dans la région de Navoi. Le premier aérogénérateur d’une capacité de 4,7 MW est installé par la société chinoise Goldwind. Un accord de coopération avec un consortium d’entreprises chinoises, Huaneng Renewables Corporation et Poly Technologies, portant sur la construction de stations solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 2000 MW, est en cours de mise en œuvre dans les régions de Jizzakh et de Tashkent.
Des négociations sont en cours avec le géant chinois de l’informatique Huawei sur la possibilité de localiser la production d’équipements pour les stations solaires. Selon Chen Jiakai, directeur de Huawei en Ouzbékistan, l’entreprise a déjà de l’expérience dans la mise en œuvre et la participation à des projets d’introduction de technologies photovoltaïques et de stockage d’énergie pour de grandes centrales électriques à des fins de production dans les secteurs commerciaux et industriels, ainsi que pour des centrales solaires domestiques sur le territoire de l’Ouzbékistan.
Deuxièmement, le transport et la logistique restent un domaine d’interaction traditionnel et porteur de perspectives. L’initiative chinoise “la Ceinture et la Route”, qui stimule le développement des infrastructures de transport et autres, a offert de bonnes opportunités de diversifier le réseau de transport et de pénétrer de nouveaux marchés d’exportation.
En 2016, lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Ouzbékistan, un tunnel de 19 kilomètres construit conjointement sur la voie ferrée Angren-Pap reliant les régions centrales du pays à la vallée de Fergana a été mis en exploitation. Le transport multimodal de marchandises par l’autoroute Tashkent-Andijan-Osh-Irkeshtam-Kashgar est en cours d’intensification. Des travaux trilatéraux sont actuellement en cours sur le projet de construction d’un chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan. La réalisation de ce projet aura un impact positif sur le développement économique de la république et constituera un lien important dans la formation du corridor économique Chine-Asie centrale-Asie de l’Ouest – l’un des corridors clés de “la Ceinture et la Route”.
Troisièmement, l’échange d’expériences en matière de développement socio-économique devient un domaine important de la coopération bilatérale. Dans son discours au sommet des dirigeants d’Asie centrale et de Chine à Xian en mai de cette année, le président ouzbek Sh. Mirziyoyev a noté l’utilisation active de l’expérience chinoise avancée pour s’attaquer à la tâche centrale de l’augmentation du niveau de vie et de la lutte efficace contre la pauvreté.
Les experts notent que depuis plus de 40 ans de politique de réformes et d’ouverture de la Chine, plus de 800 millions de personnes sont sorties de la pauvreté, et son niveau global est passé de 97,5 % en 1978 à 0,6 % d’ici à la fin de 2019. Les réalisations de la Chine dans ce domaine ont contribué à hauteur de 70 % à la réduction de la pauvreté dans le monde.
Aujourd’hui, l’Ouzbékistan donne la priorité à l’adoption de mesures efficaces et efficientes pour porter ce travail à un niveau supérieur. À cet égard, depuis 2020, des mesures systémiques visant à améliorer la situation socio-économique de la population ont été élaborées, certaines d’entre elles tenant compte de l’expérience chinoise. Leur mise en œuvre a permis à 1 million de personnes de sortir de la pauvreté en 2022. L’obligation de l’État de réduire la pauvreté est inscrite dans la constitution actualisée adoptée à la suite du référendum d’avril de cette année.
Actuellement, sur la base de l’expérience chinoise en matière de réduction de la pauvreté dans les zones rurales et défavorisées sur le plan environnemental, un programme anti-pauvreté distinct est prévu dans l’un des districts de chaque province de l’Ouzbékistan. Avec la participation d’experts chinois, 18 projets socio-économiques ciblés ont déjà été préparés pour réduire la pauvreté dans 14 districts de l’Ouzbékistan.
Comme l’a noté le président chinois Xi Jinping dans son article sur sa visite en Ouzbékistan en septembre 2022, “l’histoire bimillénaire des échanges amicaux et la pratique trentenaire de la coopération mutuellement bénéfique montrent que le renforcement de la coopération globale répond aux tendances de l’époque et aux intérêts fondamentaux des deux pays et des deux peuples”. À la croisée du passé et de l’avenir, nous sommes pleins d’espoir et de confiance dans l’avenir des relations entre la Chine et l’Ouzbékistan”.
D’une manière générale, l’interaction politique et diplomatique, les liens commerciaux, économiques et d’investissement entre les deux États ont acquis un caractère dynamique. L’Ouzbékistan et la Chine se considèrent mutuellement comme des partenaires fiables et souhaitent renforcer le partenariat stratégique global et porter la coopération mutuellement bénéfique à un nouveau niveau, dans l’intérêt des peuples de nos pays.
Zilola Yunusova est chef de département au Centre d’études des relations internationales du ministère des affaires étrangères de la République d’Ouzbékistan.
