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Le gouvernement à tâtons face aux anti-vaccin et anti-passe sanitaire

Surpris par l’ampleur des manifestations contre le passe sanitaire le week-end des 17 et 18 juillet, le gouvernement tente de déminer le terrain face à une partie de l’opposition qui compte bien profiter du mécontentement populaire en vue de 2022.

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Les manifestations anti-vaccination et anti-passe sanitaire vont-elles suivre le même chemin que celles des Gilets jaunes ? C’est ce que craint le gouvernement, qui tente depuis le début de la semaine de convaincre les hésitants en ajoutant jour après jour de nouveaux bénéfices à la vaccination.

Dernier exemple en date, mercredi 21 juillet, jour de l’entrée en vigueur du passe sanitaire dans les lieux culturels : le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé au 13 h de TF1 que les personnes vaccinées n’auront plus l’obligation de s’isoler si elles sont cas contacts.

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Une annonce qui illustre la volonté du gouvernement de lâcher du lest pour les vaccinés et qui s’ajoute notamment à l’exemption du passe sanitaire pour les mineurs durant l’été et à la validation du passe désormais accordée une semaine après l’injection de la deuxième dose au lieu de deux.

Mais la mesure la plus spectaculaire concerne les masques. Le décret d’application de l’extension du passe sanitaire au 21 juillet acte la fin de l’obligation du port du masque dans les lieux fermés dont l’accès sera soumis à la présentation d’une preuve de vaccination ou d’un test négatif de moins de 48 heures.

>> À lire : Covid-19 en France : des vaccinations mais pas de passe sanitaire à l’école

“Là où il y a le passe sanitaire” anti-Covid-19, les personnes “pourront enlever le masque”, “sauf contrordre des préfets dans les départements en fonction de la situation épidémique”, a déclaré mardi 20 juillet sur RTL, le ministre de la Santé, Olivier Véran. Selon lui, le masque ne s’y impose plus car le passe sanitaire implique “qu’on est sûr que toutes les personnes qui rentrent sont vaccinées complètement ou ont un test très récent qui est négatif”.

“Une mauvaise idée”, rétorque l’épidémiologiste Dominique Costagliola, interrogée mardi matin sur France Inter. Selon elle, il faudrait plutôt “avoir ceinture et bretelles pour essayer de combattre cette épidémie, et pas enlever certaines mesures quand on en met d’autres en place”.

“Une dynamique à laquelle on ne s’attendait pas”

Entre le principe de précaution et le calcul politique, le Premier ministre semble avoir choisi son camp. Tout doit être mis en œuvre pour apaiser le pays et limiter au maximum les sources de mécontentement susceptibles de nourrir les rangs des manifestations contre la vaccination et le passe sanitaire.

Car c’est peu dire que le gouvernement a été surpris par l’ampleur des mobilisations le week-end dernier. Samedi 17 juillet, plus de 110 000 personnes à travers toute la France, dont 20 000 à Paris, ont manifesté contre l’obligation vaccinale pour les soignants et l’élargissement du passe sanitaire. Soit beaucoup plus que les 20 000 à 40 000 manifestants attendus par le gouvernement.

“On est passé de 15 000 personnes le 14 juillet à quasiment dix fois plus trois jours plus tard. Il y a une dynamique à laquelle on ne s’attendait pas”, confirme un conseiller de l’exécutif, contacté par France 24.

>> À lire : Libertés, calendrier, contrôles… les sujets de discorde du projet de loi sanitaire

D’autant qu’une note des renseignements territoriaux, révélée par Le Parisien et BFM TV, lundi 19 juillet, met en garde contre une évolution du mouvement type Gilets jaunes.

“À l’instar de ce qui s’est passé durant la crise des Gilets jaunes, plus le conflit durera, plus le risque est grand que les plus déterminés et les radicalisés parviennent à prendre le contrôle”, peut-on lire dans ce rapport écrit après les manifestations du week-end dernier.

Au-delà de l’importance de la mobilisation, c’est aussi le mode opératoire qui a réveillé le mauvais souvenir des Gilets jaunes. Comme à l’automne 2018, les appels à manifester ont été essentiellement lancés sur les réseaux sociaux, émanant parfois même d’anciennes figures du mouvement opposé à la taxe carbone, à l’image de Jacline Mouraud, qui figurait samedi en tête du cortège parisien.

Si les renseignements territoriaux relèvent la “diversité du profil des manifestants dans les cortèges”, ils préviennent : ces personnes peu habituées à défiler pourraient “perdre le contrôle des cortèges au profit de groupuscules extrêmes souvent très bien organisés”.

“Une allumette peut faire exploser la société. Certains veulent la Révolution”

Le gouvernement prend donc ce mouvement très au sérieux. D’autant que cinq centres de vaccination ont été attaqués la semaine dernière, dont un incendié, et que des menaces de mort ont été envoyées à plusieurs députés.

“On est particulièrement vigilant. Il y a une forme de radicalisation certaine, avec des passages à l’acte, qui est très inquiétante”, admet ce même conseiller de l’exécutif, contacté par France 24.

Le député La République en marche de l’Hérault, Patrick Vignal, a reçu des menaces dans un e-mail envoyé par une personne se présentant comme un “militaire”. “Moi-même armé, je n’hésiterais pas à faire ce que tout bon défenseur de la Nation doit faire pour mettre un terme à ces lois, car nous n’aurions pas d’autres solutions si cela continue”, écrit l’auteur anonyme du message, qui affirme avoir constitué une “liste sur beaucoup de députés” et brandit la menace de “mettre à prix” la tête d’Emmanuel Macron et de plusieurs ministres.

“On vit malheureusement dans une France au bord du chaos et du burn-out. Il faut qu’on fasse attention. Une allumette peut faire exploser la société. Certains veulent la Révolution”, constate Patrick Vignal, contacté par France 24.

Le député LREM en veut particulièrement aux politiques qui tentent de tirer profit de ces mécontentements en alimentant la peur et la méfiance. Son ancienne collègue au sein du groupe majoritaire, la députée du Bas-Rhin Martine Wonner, aujourd’hui non-inscrite, a notamment appelé samedi dernier à “envahir les permanences” parlementaires.

“Elle et des gens comme Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan [tous les trois étaient en tête du cortège parisien le 17 juillet, NDLR] sont dangereux car ils désinforment les Français, poursuit Patrick Vignal. Ils ne se rendent pas compte que les mots ont un sens et qu’ils risquent de mettre le feu au pays.”

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