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Présidentielle au Pérou : Castillo se dit vainqueur, Fujimori conteste 200 000 bulletins

Après le dépouillement de plus de 99 % des bulletins, le candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo, s’estime vainqueur de la présidentielle au Pérou, alors que le décompte officiel lui donne près de 74 000 voix d’avance. Sa rivale de droite, Keiko Fujimori, conteste cette avance et a demandé l’invalidation de quelque 200 000 bulletins de vote.

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Le suspense se poursuit au Pérou dans la dernière ligne droite de la présidentielle. Alors que 99 % des bulletins ont été dépouillés, le candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo, s’estime vainqueur du scrutin.

À 20 h 18 locales mercredi, ce dernier était crédité de 50,2 % des suffrages et sa rivale de la droite populiste Keiko Fujimori de 49,7 %, avec un écart représentant 73 839 voix. Mais Keiko Fujimori conteste cette avance et a demandé l’invalidation de quelque 200 000 bulletins de vote devant le tribunal électoral.

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Les jurys électoraux ont entamé mercredi le lent processus de révision des bulletins contestés, dernier espoir pour l’héritière du fujimorisme de combler l’avance que le décompte donne à son rival. Selon ces audiences retransmises à la télévision, il s’agit le plus souvent de bulletins avec des cases cochées au mauvais endroit ou l’utilisation d’une encre non autorisée.


Partisans contre partisans

Pour s’assurer que tout se passe bien pour leur candidat, des centaines de partisans de Pedro Castillo se sont rassemblés mercredi devant les bâtiments du Jury national des élections, l’organe de contrôle des scrutins au Pérou. “Nous sommes là de manière préventive pour que les votes contestés soient correctement vérifiés”, a expliqué l’un d’entre eux, Juan Gustavo Diaz. Et dans le centre de la capitale péruvienne, des partisans de Keiko Fujimori se sont également réunis pour soutenir leur candidate, brandissant des banderoles “Communisme non, démocratie oui” ou encore “Jusqu’au dernier vote”.

L’étude minutieuse des votes litigieux retardera d’autant plus le résultat final, l’attente étant déjà rendue longue par la lente arrivée à l’Office national des processus électoraux (ONPE) des feuilles d’émargement de centres de vote situés dans des zones reculées de la jungle amazonienne, ou celles du million d’électeurs qui ont voté à l’étranger.

Aucun pays n’a officiellement reconnu la victoire de Pedro Castillo. Seul l’ex-président bolivien Evo Morales lui a adressé ses “félicitations pour cette victoire, qui est celle du peuple péruvien mais aussi du peuple latino-américain qui veut vivre avec la justice sociale !”  

Keiko Fujimori ne s’est pour l’instant pas exprimée. Lundi, elle avait dénoncé des “irrégularités”, des “indices de fraude” et “une claire intention de saboter la volonté du peuple”.

Les forces armées péruviennes ont exhorté mercredi “tous les Péruviens à respecter les résultats du processus électoral” et se sont engagées “à respecter la volonté des citoyens exprimée dans les urnes”. Les deux vainqueurs surprise du premier tour le 11 avril, parmi 18 candidats, ont tous deux assuré qu’ils respecteraient le verdict des urnes.

Selon la politologue péruvienne Jessica Smith, de l’Université centrale du Chili, “les contestations des résultats des bureaux de vote vont être cruciales” pour décider du scrutin, même si elle a estimé que “le désespoir a déjà commencé à se répandre du côté de Keiko”.

La mission d’observation de l’Organisation des États américains (OEA) a jusqu’ici reconnu que “le dépouillement des bulletins de vote s’est déroulé conformément aux procédures officielles”. La présidente de l’ONG Transparencia, Adriana Urrutia, a été plus loin en affirmant au quotidien El Comercio qu'”il n’y a pas de preuves qui nous permettent de parler de fraude électorale”.

Retour en prison pour Keiko Fujimori ?

Une défaite aussi près du but serait pour Keiko Fujimori une nouvelle désillusion de taille. En 2016, elle s’était déjà inclinée face à Pedro Pablo Kuczynski sur une marge infime de 42 597 voix sur plus de 20 millions d’électeurs (50,12 % contre 49,88 %). Elle avait vivement contesté le résultat, criant à la fraude, avant de reconnaître bien plus tard “une erreur”.

Si elle perd pour la troisième fois au second tour, après la défaite plus nette de 2011 (51,4 % contre 48,4 %), où il avait tout de même fallu dix jours pour que le résultat soit officialisé, elle pourrait se retrouver de nouveau en prison. Le parquet a requis 30 ans à son encontre dans une affaire de pots-de-vin présumés pour laquelle elle a déjà passé 16 mois en détention préventive. Son père, Alberto Fujimori, purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l’humanité.

Avec AFP

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