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Présidentielle américaine : quatre questions en suspens à 100 jours du scrutin

À 100 jours de l’élection présidentielle américaine, les sondages donnent une nette avance à Joe Biden sur Donald Trump. Mais il reste suffisamment de temps au président sortant pour changer la donne. Tour d’horizon des principales questions en suspens.

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Les jours passent et le spectre d’une défaite hante de plus en plus Donald Trump et son équipe. Englué dans la mauvaise gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le président des États-Unis ne parvient pas à changer la donne. À 100 jours du scrutin présidentiel du 3 novembre, les sondages nationaux lui donnent en moyenne 8 points de retard sur son rival démocrate. Pire, ceux-ci le placent également en deuxième position dans plusieurs États clés de l’élection qu’il avait remportés en 2016, comme le Michigan, la Floride ou l’Arizona.

De son côté, l’ancien vice-président de Barack Obama prend de la hauteur et fait campagne en ligne en raison du nouveau coronavirus. Il profite pleinement des erreurs de Donald Trump, mais pour autant, l’élection est loin d’être gagnée d’avance. Joe Biden doit lui aussi surmonter ses propres défis s’il compte l’emporter à l’automne prochain.

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  • Donald Trump pourra-t-il se dépêtrer du Covid-19 ?

C’est ce qu’on appelle de l’autopersuasion. “La campagne Trump a plus d’enthousiasme, de l’avis de plusieurs observateurs, que toute autre campagne dans l’histoire de notre grand pays, même plus qu’en 2016”, a assuré sur Twitter, dimanche 26 juillet, le milliardaire républicain pour recréer l’élan qui avait conduit à sa victoire surprise il y a quatre ans. “Biden n’en a aucun ! La majorité silencieuse parlera le 3 novembre”, a ajouté Donald Trump.

La réalité semble toutefois bien différente. La pandémie de Covid-19 a considérablement affaibli le président américain, mal à l’aise dans l’exercice de la gestion de crise. Elle a été pour lui une occasion ratée : celle de se poser en capitaine de navire fiable par gros temps. Ainsi, selon un sondage ABC News, deux tiers des Américains désapprouvent sa réponse face au coronavirus.

>> À voir : “Face au tsunami de crises, Donald Trump peut-il être réélu ?”

Longtemps dans le déni alors que les morts se multipliaient, Donald Trump a fini par opérer un revirement spectaculaire, mi-juillet, reconnaissant que la situation allait “empirer avant de s’améliorer”. Port du masque et annulation de la convention républicaine prévue fin août en Floride : le président affirme désormais que “donner l’exemple est très important”. Ces récents changements, alors que le sud et l’ouest des États-Unis continuent d’être touchés de plein fouet par le coronavirus, ne suffiront peut-être pas à faire oublier des mois de gestion chaotique.

  • “La loi et l’ordre” comme seule stratégie ?

Pour changer la donne, Donald Trump mise depuis plusieurs semaines sur la stratégie de “la loi et l’ordre” qui avait fait le succès de la campagne présidentielle de Richard Nixon en 1968. Cette année-là, les États-Unis avaient connu de nombreuses émeutes raciales et le candidat républicain avait fustigé le pouvoir en place à la Maison Blanche, qu’il accusait de légèreté.

Problème pour Donald Trump : à la différence de Richard Nixon, c’est lui qui occupe depuis trois ans et demi le bureau ovale. Les autorités locales, et en particulier les maires démocrates, sont donc devenues la cible du président, qui a envoyé des agents fédéraux dans plusieurs villes pour “rétablir l’ordre”.

>> À lire : “Plan anticriminalité de Trump : un cadre juridique flou qui fait polémique”

Lors d’un briefing à la Maison Blanche, lundi 20 juillet, Donald Trump a notamment cité Baltimore, Détroit, New York, Oakland et Philadelphie comme villes où il pourrait envoyer des agents fédéraux. “Toutes gérées par les mêmes démocrates libéraux”, a-t-il commenté.

En parallèle, son équipe de campagne diffuse désormais plusieurs publicités accusant à tort Joe Biden de vouloir baisser le budget de la police. “Vous ne serez pas en sécurité dans l’Amérique de Joe Biden”, peut-on lire systématiquement à la fin de ces publicités.

  • Joe Biden parviendra-t-il à rassembler la famille démocrate ?

En 2016, Hillary Clinton n’avait pas fait assez d’efforts pour rallier à elle les électeurs de Bernie Sanders, héraut de la gauche radicale américaine. Joe Biden a semble-t-il retenu la leçon et a pris la peine de mettre sur pied un groupe de travail constitué de membres de son équipe et de celle du sénateur du Vermont pour parvenir à une plateforme commune. Les négociations ont duré plusieurs semaines et ont parfois été tendues, mais les deux camps sont arrivés à un compromis global.

Cette ébauche de programme dévoilée le 9 juillet, qui met l’accent sur les luttes contre le Covid-19, le chômage et le réchauffement climatique, fait désormais de Joe Biden un candidat beaucoup moins centriste qu’il n’en a l’air.

Joe Biden a ainsi repris à son compte la promesse d’augmenter à 15 dollars de l’heure le salaire minimum et souhaite rendre les crédits d’impôts plus favorables aux classes moyennes et populaires. Il prévoit également d’investir 100 milliards de dollars pour rendre les logements plus accessibles et veut tripler les dépenses fédérales pour les écoles situées dans des quartiers défavorisés.

>> À lire : En Iowa, le cœur balance entre la révolution de Sanders et l’union sacrée de Biden

Mais c’est sur les questions environnementales qu’un pas considérable a été fait. Son plan climat prévoit notamment la neutralité carbone des États-Unis d’ici 2050 avec un programme de construction de logements à basse consommation d’énergie, des incitations à l’achat de véhicules électriques fabriqués aux États-Unis, ou le passage de la flotte gouvernementale à des véhicules électriques. Joe Biden compte aussi développer les énergies renouvelables avec l’installation de 500 millions de panneaux solaires et 60 000 éoliennes.

Ces propositions ont été saluées sur Twitter par Bernie Sanders ou encore l’égérie de la jeunesse démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez. Reste à savoir si elles suffiront à décider leurs électeurs d’aller voter pour l’ancien vice-président, aujourd’hui âgé de 77 ans.

  • Quelle candidate au côté de Joe Biden ?

Le prétendant démocrate à la Maison Blanche a déjà annoncé qu’il choisirait une femme comme candidate à la vice-présidence. Il doit désormais trancher entre un profil modéré, susceptible de séduire des électeurs déçus par Donald Trump, ou un profil nettement plus à gauche capable de susciter l’enthousiasme chez les jeunes.

Ce choix a beaucoup d’importance. S’il était élu, Joe Biden deviendrait le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis. Or, les spéculations concernant sa santé sont nombreuses et il doit donc rassurer avec une candidate à même de lui succéder.

Alors qui pour former le “ticket” démocrate ? Les noms de la sénatrice Kamala Harris, candidate contre lui à la primaire, ou de l’ancienne conseillère à la sécurité nationale de Barack Obama, Susan Rice, sont régulièrement cités, tout comme ceux des représentantes Val Demings et Karen Bass, ou de la maire d’Atlanta, Keisha Lance Bottoms.

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