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La Nouvelle-Zélande accorde l'asile à l'auteur d'un livre sur les camps d'enfermement en Australie

Journaliste et écrivain, Behrouz Boochani avait témoigné de l’enfer vécu pendant six ans dans les camps de rétention pour migrants en Australie, dans un livre rédigé grâce à son téléphone. Il vient d’obtenir l’asile en Nouvelle-Zélande.

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Six années se sont écoulées avant que la situation de Behrouz Boochani, journaliste kurde iranien retenu par l’Australie dans un camp de réfugiés en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ne se régularise. Ce réfugié de 37 ans s’est fait connaître en témoignant de son calvaire dans un livre primé, écrit grâce à son téléphone portable, depuis l’intérieur de ce camp. Il vient d’obtenir l’asile politique en Nouvelle-Zélande, voisin de l’Australie, a annoncé, vendredi 24 juin, le ministère de l’Intérieur néo-zélandais.

Après six ans d’incarcération, Behrouz Boochani était parvenu à rejoindre la Nouvelle-Zélande en novembre 2019, avec l’aide de l’ONG Amnesty international et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

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Naufrage en mer et enfermement 

Il avait fui l’Iran en 2013 à cause des poursuites dont était l’objet le magazine kurde pour lequel il travaillait. Après un périlleux voyage d’Indonésie vers l’Australie qui s’est soldé par le naufrage de son bateau, le jeune homme avait été arrêté par les autorités australienne et placé dans un camp de rétention pour migrants sur l’île de Manus, situé dans le nord-est de l’archipel papouasien.

Dans son livre “No Friend But the Mountains : Writing from Manus Prison” (“Témoignage d’une Île-Prison. De l’exil aux prix littéraires”), publié en 2018, Behrouz Boochani revient sur son parcours et sur son expérience dans le camp offshore, où l’Australie a enfermé pendant des années les clandestins tentant de gagner ses côtes, en application d’une politique d’immigration condamnée par les organisations de défense des droits de l’Homme.

À partir de 2013, arguant qu’elle sauvait des vies en dissuadant les migrants d’entreprendre un périlleux voyage maritime, Camberra s’est mis à refouler tous les bateaux de clandestins en direction de ses côtes. Les migrants qui passaient au travers des mailles du filet étaient envoyés dans des camps, à Nauru ou Manus, en vertu d’un accord avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils étaient interdits d’installation permanente en Australie, même s’ils remplissaient les critères de l’asile.

Aujourd’hui, les arrivées de bateaux, jadis quasiment quotidiennes, sont devenue rarissimes et plusieurs de ces camps controversés ont fermé, dont celui de Manus en 2017.

Behrouz Boochani – qui est resté captif sur l’île de Manus, malgré la fermeture du camp en 2017 – n’a fini par intégrer la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Port Moresby, qu’en 2019, où il a bénéficié d’un logement. 

Témoin d’une politique migratoire violente

Suicides, actes d’automutilation et Souffrances psychologiques… L’ouvrage de Behrouz Boochani a contribué à faire connaître la réalité des conditions de vie dans le camps de Manus et les violences subies par les réfugiés qui s’y trouvaient, dont des enfants. Il a été primé.

Son témoignage laborieusement rédigé sur un téléphone portable et envoyé par bribes via WhatsApp à un traducteur, a obtenu l’an passé le prix Victoria pour la littérature, récompense littéraire la plus richement dotée d’Australie.

Faisant part de son soulagement à l’annonce de l’obtention de son statut de réfugié en Nouvelle-Zélande, Behrouz Boochani s’est engagé à continuer de se battre, dans sa nouvelle patrie, pour les réfugiés, en projetant en outre de demander un titre de résident permanent.

Il travaille désormais comme chercheur à l’université de Canterbury, établie à Christchurch, la grande ville de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande.

Avec AFP

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