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Jeux olympiques de Tokyo : avec le Covid-19, le cœur n'y est plus

Les Jeux olympiques 2020 auraient dû s’ouvrir ce vendredi à Tokyo. Malgré le report d’un an de l’événement en raison de la pandémie de Covid-19, de nombreuses incertitudes continuent de peser sur l’organisation de cette fête planétaire du sport alors que les Japonais expriment un désintérêt croissant pour la manifestation.

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La moitié de la planète aurait dû être devant sa télévision vendredi 24 juillet, prête à se passionner pendant trois semaines pour les exploits d’athlètes du monde entier à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo. Cependant, pandémie de Covid-19 oblige, le rendez-vous a été remis au 23 juillet 2021, dans un an tout pile. Pour les Japonais, le cœur n’y est plus alors que se posent de multiples incertitudes sur la sécurité, les finances… voire sur la tenue même de la fête planétaire du sport.

La décision historique de reporter les JO d’un an a été prise fin mars, alors que la pandémie de coronavirus forçait de nombreux pays à se confiner et rendait impossible la tenue de qualifications olympiques et des entraînements de nombreux athlètes. Depuis, les mesures de confinement ont été levées ou allégées en Europe, mais le Covid-19 continue de faire des ravages aux États-Unis, au Brésil ou encore en Inde. Et dans de nombreuses régions du monde, la recrudescence du virus incite les autorités à réintroduire des restrictions, allant parfois jusqu’à des reconfinements localisés.

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Dans la capitale du Japon, l’heure est à la crainte d’une résurgence de l’épidémie.Tokyo a enregistré jeudi un record de 366 nouveaux cas de contamination par le Covid-19. Le précédent record (293) avait été enregistré la semaine dernière.

Désamour des Japonais

Qu’il paraît donc loin, l’optimisme d’il y a un an, quand les Jeux de Tokyo devaient encore se tenir à l’été 2020 et que des millions de Japonais enthousiastes se ruaient sur les premiers billets mis en vente.

De récents sondages ont indiqué une baisse de l’intérêt des Nippons pour ce grand rendez-vous. Selon une enquête publiée par l’agence de presse Kyodo News, seul un Japonais sur quatre souhaite le déroulement des Jeux de Tokyo l’année prochaine.

Dans le détail, 36,4 % d’entre eux sont en faveur d’un nouveau report, tandis que 33,7 % estiment que l’événement devrait être purement et simplement annulé.

Mais les organisateurs japonais et le Comité international olympique (CIO) excluent l’hypothèse d’un nouveau changement de dates et planchent activement aux divers casse-tête que posent le report et la situation sanitaire.

Un huis clos exclu

Les organisateurs évoquent des Jeux “simplifiés”. Plus de 200 mesures sont étudiées, précisent-ils, tout en refusant pour le moment de citer des exemples concrets.

Selon les médias japonais, cela pourrait induire une réduction du nombre de spectateurs, pour les épreuves olympiques comme pour les cérémonies d’ouverture et de clôture. Cependant, “des Jeux olympiques à huis clos sont clairement quelque chose dont nous ne voulons pas”, a déclaré le 16 juillet Thomas Bach, le patron du CIO.

Mais le président de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, a laissé entendre que l’humilité serait de rigueur : les JO précédents étaient d’une “splendeur extravagante, grandiose. Mais face au Covid-19, est-ce que ce genre de Jeux serait accepté ?”, s’est-il interrogé.

Une facture qui s’annonce salée

Le report a engendré des complications aussi bien économiques que logistiques. Premier exemple : la disponibilité à l’été 2021 des sites prévus pour les JO. Un écueil levé puisque les organisateurs viennent d’annoncer que 100 % des sites ont finalement pu être réservés pour l’été 2021.

Un autre problème majeur concerne le Village olympique – situé sur la baie de Tokyo –, qui était censé être reconverti en appartements de luxe dès la fin des Jeux en 2020. De nombreux appartements ont déjà été vendus à des particuliers qui comptaient y emménager dès cette année.

L’incertitude persistante sur la tenue des Jeux olympiques fait également hésiter des entreprises partenaires censées apporter près de 3 milliards d’euros au total, soit près de la moitié des recettes initialement attendues de l’événement. Selon un sondage publié en juin par la chaîne de télévision publique japonaise NHK, 65 % des sponsors de Tokyo 2020 n’étaient pas certains de maintenir leurs engagements.

N’intégrant pas encore les surcoûts liés au report, la facture totale des JO n’est pas encore connue. Fin 2019, le dernier budget prévisionnel avait été chiffré à 1 350 milliards de yens (plus de 11 milliards d’euros) pour la partie japonaise.

Beaucoup de questions

La priorité des organisateurs reste de garantir la sécurité sanitaire de l’événement, mais, encore une fois, ils ne donnent pas encore d’exemples de mesures qui pourraient être adoptées pour garantir le bon déroulé de la manifestation.

L’immensité de la tâche a été résumée en mai par John Coates, président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo : “Est-ce qu’il faudra placer le Village olympique à l’isolement ? Est-ce que tout sportif participant devra observer une période de quarantaine ? Est-ce qu’on limite le nombre de spectateurs sur chaque site de compétition ?”

“On est face à de vrais problèmes, parce qu’il y a des sportifs qui viennent de 206 pays”, avait alors souligné John Coates. “Il y aura 11 000 athlètes, 5 000 officiels et entraîneurs, 20 000 membres des médias, il y a 4 000 personnes qui travaillent à l’organisation des Jeux en ce moment, auxquels il faudra ajouter 60 000 bénévoles.”

Pour le président du comité d’organisation, Yoshiro Mori, le développement d’un vaccin ou d’un traitement contre le nouveau coronavirus sera un élément fondamental pour permettre aux Jeux olympiques de s’ouvrir le 23 juillet 2021.

“Le premier point sera qu’un vaccin ou un médicament a été développé”, a souligné Yoshiro Mori dans une interview accordée au groupe NHK, diffusée le 22 juillet.

Tokyo 2020 aura-t-il lieu ?

“Si la situation continue telle qu’elle est en ce moment, nous ne pourrons pas (organiser les Jeux)”, a ajouté le responsable, qui n’ose envisager le pire. “Je ne peux pas imaginer que la situation de cette année puisse se poursuivre l’année prochaine.”

Dans un entretien à l’AFP courant juin, la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a promis de se mobiliser “à 120 %” pour que les JO aient bien lieu. Fin avril, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait estimé que les JO de Tokyo en 2021 seraient le symbole de la “victoire de l’humanité sur le coronavirus”. Avant de nuancer immédiatement son propos en admettant qu’il serait difficile de les organiser si cette “victoire” n’était pas acquise d’ici là.

Pour certains experts scientifiques, rien n’est gagné. “Le Japon pourrait être en mesure de contrôler la maladie (d’ici l’été 2021), mais je ne pense pas que cela pourra se faire partout sur la planète et je suis donc très pessimiste” pour les JO de Tokyo, avait ainsi déclaré en avril Kentaro Iwata, un spécialiste japonais des maladies infectieuses.

Les organisateurs et le CIO ont cependant précisé que les JO de Tokyo ne pourraient pas être reportés une seconde fois. S’ils ne pouvaient avoir lieu en 2021, ils seraient donc définitivement annulés. Les fans de sport n’auraient alors plus qu’à attendre Paris-2024.

Avec AFP

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